À Tulle, l'association d'insertion FO.R.E.T mise sur le collectif avec son fonds de dotation FORET-Entraide
Un peu d’idéalisme ne peut pas faire de mal. C’est ce que l’association FO.R.E.T (*) a décidé de mettre en application en créant le fonds de dotation FORET-Entraide.
Pour l’heure, il lui a permis de verser 4.000 euros à l’association Concentia, basée à La Roche-Canillac et en charge de l’accueil et de l’accompagnement d’anciens détenus sur la voie d’une réinsertion. Un don qui a permis l’acquisition d’un sèche-linge pour le quotidien de la communauté de vie et la réalisation d’une partie de la couverture d’un ring., le sport tenant une place importante dans les actions de Concienta.
« Ce sont des personnes qui se prennent en charge et qui organisent leur vie en communauté », apprécie le président de FO.R.E.T, Roland Magnaudet. C’est qu’avec ce fonds de dotation, l’association voit plus loin que le simple coup de pouce financier. « Ce qui nous intéresse, c’est la dynamique collective de solidarité », précise le trésorier Arnaud Collignon. « Ce sont toujours les mouvements collectifs qui ont aidé les gens. On voudrait donner un peu d’élan à ce genre d’initiatives. »
Les excédents d'exploitation redistribuésParfois, FO.R.E.T dégage des excédents d’exploitation, qu’elle a décidé de partager : une partie au bénéfice de ses salariés, une partie pour de l’investissement ou parer des imprévus et une partie en finançant ce fonds de dotation FORET-Entraide.
Ce qui nous intéresse, c’est la dynamique collective de solidarité.
Dans la limite maximale de 4.000 € par dossier, il permettra de soutenir « des initiatives collectives d’entraide », résume Roland Magnaudet. Ils pourront être portés par des groupes de particuliers, des associations, des coopératives, etc., en priorité sur le territoire de l’Agglo de Tulle. Ils devront couvrir tous les champs de la vie courante ou permettre une mixité sociale : solidarité intergénérationnelle, réinsertion professionnelle, accès à l’éducation, à l’alimentation ou aux soins, aide aux personnes en situation de précarité, protection de l’environnement, promotion de la culture et de l’art, etc. Et ce, au bénéfice de tous, des plus jeunes aux plus âgés, en situation de précarité ou non.
Miser sur des projets collectifs« L’objectif, c’est la souplesse », assure Arnaud Collignon. « Notre volonté, c’est de sortir de l’aide sociale d’urgence pour construire des mouvements collectifs, insiste Roland Magnaudet. Quand un problème s’installe dans le temps, il faut penser à construire d’autres réponses, notamment en matière de coopération alimentaire. Il faut se remettre en tête que l’on s’en est toujours sorti de façon collective, alors que l’aide sociale porte beaucoup sur les individus. »
Jardin collectif ou coopérative alimentaire, chaque projet sera vérifié par le conseil d’administration de FO.R.E.T, puis soumis à un comité de sélection, composé de membres de l’association et de personnes qualifiées, qui se réunira, selon les besoins, une fois par trimestre. Chaque candidat devra défendre son projet, qui sera enfin validé par le conseil d’administration du fonds de dotation.
Il faut se remettre en tête que l’on s’en est toujours sorti de façon collective.
Ce fonds, lancé dans le cadre du partage de la valeur, pourra être abondé par des dons, défiscalisés, de particuliers ou d’entreprises. « En espérant que les pouvoirs publics puissent venir en soutien après, avance le président. Cela permettrait aussi de les alerter sur des situations particulières. On voudrait donner un peu d’élan dans ses situations difficiles. »
(*) Elle tiendra son assemblée générale vendredi 4 octobre à 9 h 30 au CCAS de Tulle.
Les demandes d’intervention (projet et plan de financement) sont à adresser à FO.R.E.T Entraide, 11 rue Marguerite-Pradel, ZI Mulatet, 19000 Tulle ou par courriel à direction@foret19.fr. Les aides seront débloquées sur présentation des justificatifs.
FO.R.E.T, c'est quoi ?
Créée il y a 25 ans, l’association Forêt Réinsertion Environnement du Pays de Tulle (FO.R.E.T), installée dans la zone d'activités de Mulatet, à Tulle, porte un chantier d’insertion, à destination des opérateurs publics, et une entreprise d’insertion, ouverte aux particuliers, spécialisés dans l’entretien des espaces verts et naturels.
Elle emploie, sur ces deux structures, une vingtaine de personnes éloignées de l’emploi, rencontrant des difficultés sociales et économiques importantes, ainsi que des personnes sous main de justice, condamnées à du travail d’intérêt général.
« L’association se développe, sous certaines contraintes, constate Roland Magnaudet, son président. À savoir une diminution des financements publics face à une augmentation de l’activité marchande. »
Blandine Hutin-Mercier