Lumière sur les créations de Jean-Pierre Saint-Roch au centre d'art Jean Prouvé

Ils s’appellent Magellan, Kepler ou encore Copernic. Ces grands explorateurs ont toujours inspiré Jean-Pierre Saint-Roch. "Je marche modestement dans leurs pas pour appréhender le monde qui nous entoure", souligne-t-il.

Un attrait pour ces découvreurs que l’artiste doit sûrement à son double cursus : à la fois scientifique (diplômé d’électrotechnique) et artistique (diplômé des Beaux-Arts de Clermont). "Mes études d’électrotechnique me servent encore aujourd’hui pour le dessin industriel que j’utilise dans la construction et la réalisation de mes sculptures et mes dispositifs optiques", explique celui qui expose ses créations depuis 1988. D’ailleurs, une de ses premières présentations l’a emmené jusqu’à la Cité des sciences de Paris. Comme pour parfaitement faire le lien entre les différentes facettes de son art.

Car le Puydômois est avant tout un créateur. Un inventeur qui s’exprime au travers de sa présentation présente au centre d’art Jean-Prouvé. En effet, l’exposition issoirienne s’articule autour de deux univers. Un premier dédié aux installations géolocalisées où l’artiste fait, là aussi, revivre le souvenir des grands explorateurs.

Je crée, en résonance avec un lieu, une sculpture nomade afin de l’installer de manière éphémère dans un endroit du globe

Lorsqu’il entreprend de réaliser un voyage ou que des membres de sa famille ou de son cercle amical partent en séjour, l’artiste glisse un petit dispositif optique dans leurs bagages. "Je fais toujours un travail préparatoire avant l’installation", détaille-t-il.

Ensuite ? Reste à suivre la notice rédigée par Jean-Pierre Saint-Roch, déployer l’œuvre dans l’endroit savamment repéré (notamment à l’aide d’images satellites et lors de visites virtuelles) puis la prendre en photo avant de faire suivre les clichés à l’artiste. "Par exemple, il y a une dizaine d’années, ma fille est allée en Équateur à la Mitad del Mundo. Elle a pu positionner ma création sur la ligne [qui divise la planète entre les deux hémisphères Nord et Sud, ndlr], avant de prendre une photo", illustre-t-il.L’exposition présente des œuvres éphémères comme celle-ci à destination de l’Australie. Photo David AllignonCe sont donc ces images d’installations autour de la sphère terrestre (Népal, Sicile, Liban…), accompagnées des objets créés spécialement pour l’occasion, mais aussi d’une localisation précise de la prise de vue qui se trouveront au sein du centre d’art jusqu’au 15 décembre.

La seconde partie de l’exposition met, elle, en valeur des "Paysages cosmiques" façonnés à l’aide de dispositifs optiques. Un espace où l’inspiration de Jean-Pierre Saint-Roch prend tout son sens.

Je crée des outils d’observation, généralement en bronze et laiton pour faire le lien avec les instruments de navigation des XVIe et XVIIe siècles

À travers ces objets, Jean-Pierre Saint-Roch réalise des prises de vues à l’aide d’un appareil photo numérique. "Ce qui m’intéresse, c’est de capturer la lumière, de lui donner une forme, que ce soit directement ou de manière réfléchie par la Lune, Venus ou encore Jupiter."

À Issoire, l’artiste offre aux visiteurs la possibilité de se plonger dans son travail et d’observer ses photographies uniques, accompagnées de dispositifs optiques ou de sculptures, dont une réalisée spécialement pour l’exposition. "Dans ma démarche, c’est important de construire, assure-t-il. C’est comme si je revisitais ces objets qui viennent du passé."Des dispositifs optiques permettent d’attirer la lumière d’une façon unique. Photo David AllignonDes créations, qui là encore font écho à une démarche scientifique : "J’observe, j’expérimente et puis je mets en forme." Trois actions qui accompagneront les visiteurs lors de la visite de l’exposition "Lumières-Voyages".

Danielle et Emiliano Del Buono vont convoler dans le ciel d'Issoire lors de la 25e édition de Cervolix

Pratique. L’exposition "Lumières-Voyages" de Jean-Pierre Saint-Roch est à découvrir jusqu’au 15 décembre au centre Jean-Prouvé d’Issoire (19, rue du Palais). Entrée libre.

Jean-Baptiste Botella