Le Matrimoine et la littérature au menu de la 10e Nuit des femmes du planning familial de Brioude

" Le matrimoine, c’est l’héritage et les biens culturels des femmes, ce n’est pas un néologisme. C’est un mot qui a une histoire politique. " Sur l’affiche de sa 10e Nuit des femmes, qui se tiendra samedi 12 octobre, dès 15 heures, au cinéma le Paris, le Planning familial de Brioude explique la thématique de l’année avec ces quelques mots de l’autrice et metteuse en scène Aurore Évain. Et cette dixième se concentrera plus spécifiquement sur l’héritage littéraire. Intitulée " Plumes de femmes : notre matrimoine ", elle se penchera sur toutes les étapes de la création littéraire féminine et féministe.

Le programmeTable ronde - femmes & livres 15 heures : Quatre intervenants discuteront de la place des femmes et du féminisme dans la littérature. Échanges animés par Jeanne Froment. Participation libre.Théâtre - Portrait d’autrices 18 heures : Hypathie, Hubertine, Alice, Maryse et les autres… Spectacle par le Collectif de l’Âtre. Participation libre.Ciné-débat - Colette 20 h 30 : Colette, film de 2018 inspiré de la vie de la romancière, réalisé par W. Westmoreland, avec Keira Knightley. Projection suivie d’échanges. Tarifs cinéma.

" On a décidé de mettre en lumière des autrices qui ont souvent mis en avant la cause féminine et ont été un peu oubliées. Évoquer celles qui ont vraiment été anonymisées au fil du temps et tout ce qui a été écrit dans le passé. Et aborder aussi celles qui écrivent aujourd’hui sur la cause féminine ", explique Josette Roulleau, du Planning familial de Brioude. Sur la forme, cette Nuit des femmes reprendra le schéma habituel : " Cela commencera l’après-midi, sur participation libre, avec une conférence - table ronde, suivie d’un moment théâtre, un Portrait d’autrices, par le Collectif de l’âtre. Puis cela se poursuivra le soir avec la projection d’un film (tarif cinéma) suivie d’un débat. Cette année, ce qui est spécial, c’est que nous aurons une participation de la médiatrice culturelle de la Micro folie de Brioude, Jeanne Froment, pour animer la table ronde. "

Ce grand rendez-vous a pour but de " montrer combien des femmes ont fait des choses qui n’ont pas été reconnues à leur juste valeur. Et de voir si ces empêchements, ces manières d’oublier leur travail, sont toujours d’actualité. " Il interrogera cette histoire de la littérature féministe " qui doit rester cachée " dans " cette société inégalitaire ".

Gros morceau de la journée, la table ronde se concentrera sur plusieurs étapes du processus littéraire. Avec une autrice tout d’abord. Geneviève Peigné présentera son nouveau livre, Nos lèvres disparaissent, dans lequel des femmes de tous âges se réunissent pour évoquer " une maladie taboue, le lichen scléreux. Un mal étrange qui atteint principalement le sexe féminin qui s’autodétruit. " Elle assurera également une séance de dédicace.

On veut partir de l’autrice pour ensuite parcourir les différentes étapes. Voir d’abord, avec elle comment elle écrit, qu’est-ce qu’elle imagine de son livre ? Avant d’évoquer sa réalisation et d’éventuels freins.

" Maud Leroy, éditrice aux Éditions les Lisières, qui publient l’ouvrage de Geneviève Peigné, sera aussi présente. On n’a aucune idée du travail de l’éditeur. De son un lien avec l’auteur sur le choix de publier un livre », poursuit Josette Roulleau.

La table ronde accueillera également Pascal Proton, libraire à Langeac (librairie Grenouille). " On pourra évoquer les choix d’un libraire. Voir avec lui comment, en ruralité, on choisit d’avoir un gros rayon d’œuvres féministes. Et quels sont les retours du public. " Il y aura, enfin, une enseignante, Nataša Karaman, professeure de français et de cinéma en lycée. " L’occasion d’interroger sur la façon dont sont faits les choix des œuvres littéraires étudiées. "

Est-ce qu’un livre comme celui de Geneviève Peigné pourrait être présenté à des élèves ?

La table ronde profitera également de l’expérience de l’autrice Geneviève Peigné. " De l’évolution qu’elle a pu constater en cinquante ans d’écriture. On pourra questionner le livre objet, les écrits en ligne, les prix littéraires… "

Le Collectif de l’âtre, dans sa séquence théâtralisée, évoquera des autrices du passé : Hypathie, Hubertine, Alice, Maryse et les autres…

Le soir, la projection sera consacrée au film de W. Westmoreland inspiré de la vie de la romancière Colette, interprétée par Keira Knightley. " La discussion qui suivra sera sur le film uniquement. Sur ce que cette femme a eu la force de combattre ", pour faire pleinement partie du matrimoine.

Pierre Hébrard