Le faux gendarme lui extorque 1.500 euros par téléphone : une septuagénaire de l'Allier témoigne
Plusieurs personnes âgées ont été victimes d’une arnaque par téléphone dans le secteur de Saint-Pourçain-sur-Sioule et de Varennes-sur-Allier. Le phénomène prend de l’ampleur et plusieurs personnes ont aussi été victimes dans l’arrondissement de Moulins de personnes cherchant à obtenir des fonds avec des coupons de recharge PCS.
1.500 euros extorquésL’une d’entre elles et sa fille ont souhaité témoigner pour informer la population et éviter que d’autres personnes n’en pâtissent. C’est en pleurs que Virginie (*) a trouvé sa mère après que celle-ci lui a demandé de venir la voir rapidement. La raison de ses larmes ? Elle a été victime d’une personne peu scrupuleuse qui a réussi à lui extorquer 1.500 € par téléphone. Âgée de 76 ans, Bernadette (*) n’imaginait pas dans quelle histoire elle allait être embarquée en décrochant son téléphone fixe.
L'escroc se fait passer pour un gendarmeUn simple appel avec, au bout du fil, un homme se présentant comme un gendarme. Celui-ci l’informe qu’elle a été victime d’une fraude et qu’il est impératif qu’elle suive toutes ses consignes pour régulariser sa situation bancaire. Étonnée et paniquée, Bernadette écoute et répond docilement à ce qui lui semblait être une figure d’autorité qui forcément lui voulait du bien. Ainsi, l’escroc parvient à obtenir d’abord son téléphone portable, puis à la convaincre que pour récupérer son argent elle va devoir en dépenser en achetant une carte prépayée. Bien préparé, l’escroc lui indique précisément dans quel tabac se rendre pour acquérir une carte PCS (**).
Et voilà que Bernadette file au bureau de tabac et demande un coupon de 250 € pour carte PCS. Le buraliste, un peu méfiant quant à l’utilisation de ce type de cartes par une personne âgée, essaie de la dissuader, mais l’arnaqueur a parfaitement briefé Bernadette, « Elle devait dire que c’était pour son fils malade. Il avait bien prévu son coup ! », râle Virginie qui n’en décolère pas.
L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais l’appât du gain est sans limite et Bernadette n’a pas compris qu’elle était victime d’une arnaque. Le lendemain matin, rebelote, un nouvel appel du faux « gendarme » un peu avant 8 heures. Le discours est un peu différent, il explique à Bernadette qu’elle est sur écoute, qu’elle ne doit en aucun cas parler de leurs échanges à sa fille, car elle serait en danger. Très inquiète, elle ne met jamais en doute la véracité de ce qui lui est dit et s’angoisse pour ses enfants. Elle a perdu pied.
Comme téléguidéePendant ce temps, l’arnaqueur est bien décidé à lui soutirer bien plus d’argent, d’autant que Bernadette est du genre bavarde et lui donne plein d’informations. Direction la banque cette fois, pour aller virer de l’argent depuis son épargne sur son compte courant. Prochaine destination ? Un autre bureau de tabac, mais pour un montant plus juteux : 1.250 €.
Malgré les avertissements du second buraliste, Bernadette est bien trop inquiète et est littéralement téléguidée par son bourreau qui a constamment Bernadette au téléphone. Elle ne réalisera s’être fait avoir que lors d’une discussion durant sa séance de kiné. Prévenue, sa fille, après avoir enragé de voir sa mère ainsi abusée, l’a accompagnée dans les différentes démarches dont un dépôt de plainte à la gendarmerie de Saint-Pourçain où plusieurs victimes se sont présentées durant la même journée.
Aujourd’hui, mère et fille témoignent pour appeler à la vigilance de tous. La gendarmerie rappelle que les militaires et les fonctionnaires des Finances publiques ne demandent jamais de coupons PCS.
(*) Les prénoms ont été modifiés.
(**) La carte PCS est une carte prépayée sans compte bancaire qu’il suffit ensuite de charger par l’achat de coupons en vente dans les tabacs-presse ou par virement.