L'ASM Clermont a pu compter sur ses "vieux" leaders pour renverser son rival toulonnais
Ce Clermont-Toulon, sans être véritablement une réplique exacte des chocs souvent sulfureux des années 2010, n’a pas été avare en faits marquants. On ne reviendra pas ici sur les décisions arbitrales ayant provoqué le courroux toulonnais, on retiendra plutôt le positif et le négatif qui a caractérisé la prestation globale de l’équipe de Christophe Urios.
Des leaders au rendez-vous
On a souvent tancé l’ASM, ces dernières années, pour son manque de leadership, l’absence de joueurs capables d’insuffler un esprit de révolte. Christophe Urios a plusieurs fois souligné par le passé le « vide » qu’avaient provoqué les départs de joueurs comme Morgan Parra et Camille Lopez.
Dimanche soir, dans son implication, avant, pendant et après le match, Thomas Ceyte (33 ans) a véritablement endossé un costume de patron, même si, dans le jeu, il n’a pas tout fait bien. Malgré son statut de recrue cette saison, le deuxième ligne semble avoir déjà pris la mesure d’un cadre capable d’emmener un groupe avec lui. Sur le terrain, il commande, il harangue et impose un certain respect vis-à-vis de l’adversaire.
En dépit de ses fautes répétées, Fritz Lee reste un rouage essentiel de l’ASM. Un joueur qui porte énormément le ballon, qui effectue un nombre impressionnant de tâches sur le terrain, avec et sans le ballon. À 36 ans, le numéro 8 est un exemple par l’action plus que par la parole, comme sur son dernier contest (79e) qui ruine les espoirs toulonnais. L’âge n’a pas réellement de prise sur lui quand son corps ne lui fait pas de misères.
À 38 ans, Benjamin Urdapilleta a prouvé qu’il était un « monstre », que la compétition galvanise et que la pression pousse à être plus fort encore. La pénalité de la victoire a marqué les esprits, encore plus après son échec de peu sur sa tentative de drop, qui illustrait déjà son sens des responsabilités.
Des occasions ratées à la pelle
Déjà, une stat très éloquente : Toulon a passé 2 % du match dans les 22 mètres clermontois tandis que les joueurs d’Urios ont occupé ceux du RCT 39 % du match. On peut en conclure que l’ASM n’a vraiment pas été réaliste ni pragmatique dans la zone de marque.
À plusieurs reprises, les Clermontois ont caviardé de réelles occasions. 9e minute, Darricarrère casse quatre plaquages, s’engouffre dans la défense, est stoppé à trois mètres de l’en-but. Sanctionné (sévèrement) pour avoir rampé, il échappe le ballon au moment d’aplatir.
Autre munition précieuse égarée, celle de la 43e minute quand Urdapilleta s’infiltre dans la défense et est plaqué à un mètre de la ligne. Jauneau est vite là pour écarter, mais sa passe part dans le vide à la suite d’une incompréhension sur la sortie de balle.
Les défauts de maîtrise technique ont donc été nombreux côté Clermont : il y a eu une pénaltouche (51e) avec Ceyte en premier sauteur qui est contré ; à la 69e, à la suite du carton jaune d’Ollivon, l’ASM investit à nouveau les 22 mètres toulonnais mais la balle glisse des mains de Bézy au moment de sa passe pour Ceyte.
Malgré ces scories, Clermont a su s’imposer. Pas sans mal, sans la manière, sans éclairer un jeu qui reste à l’état d’ébauche, mais la victoire vaut toujours 4 points essentiels.
Christophe Buron