Vichy encourage ses commerçants à élever leurs standards
Un soupir. Voilà la réaction de certains commerçants quand on leur demande ce qu’ils pensent des travaux de modernisation. Car depuis plusieurs mois maintenant, ils se retrouvent au cœur des chantiers, du bruit, des places de parking de moins en moins accessibles et… des discussions avec la Ville, qui souhaite voir s’élever les standards de tous les acteurs locaux.
Des horaires plus étendus, une devanture conforme aux normes, moins d’encombrants sur les trottoirs, et même la demande d’avoir plus de restaurants ouverts les lundis, malgré le fait que Vichy soit l’une des rares villes où de nombreux commerces, dont ceux de bouche, restent ouverts le dimanche.
« Les travaux, ils ont fini par s’y faire. Ils savent très bien que le rendu final sera à la hauteur. Alors ils se serrent la ceinture et font de leur mieux », explique Jean-Jacques Rouy, président de l’association Vichy Commerce.
Des commerçants pas tous alignésMême si certains s’adaptent en ouvrant leur boutique 7 jours/7 comme la boutique Culinart, ou en transformant leurs chambres d’hôtel en suites, comme l’hôtel Trianon, d’autres peinent et tirent la sonnette d’alarme.
C’est notamment le cas d’une commerçante du centre-ville, qui a souhaité témoigner de façon anonyme :
"Ce n’est pas un manque de volonté, mais de moyens… Nous n’avons pas d’aides de la Ville. Et quand il s’agit de faire des travaux coûteux, de faire tourner une boutique avec de moins en moins de passage, en partie à cause des travaux, et de payer un loyer très élevé, c’est vraiment impossible."
Ce n’est pas l’avis de tout le monde. Pour Régis Fumat, responsable de l’hôtel Trianon, devoir changer l’apparence des chambres, par exemple, ou améliorer ses services est « tout à fait normal ». Avec un étage complet transformé en suites et un changement de mobilier, ce patron dépense beaucoup, mais de façon justifiée. « C’est normal de devoir monter en gamme. »
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Néanmoins, il souligne qu’ « il y a un véritable décalage entre ce que les habitants de Vichy pensent de la ville, et ceux qui viennent de l’extérieur, qui ont l’image de la ville d’eau, avec ses infrastructures soignées, etc. »
Plus de restaurants ouverts le lundiPrincipalement pour les curistes, la Ville souhaiterait que davantage de restaurateurs ouvrent leurs portes le lundi. « Nous savons très bien qu’il y a un manque de personnel, et que ce n’est pas forcément envisageable. Mais c’est pour cela que nous sommes dans l’échange, et non dans l’obligation », affirme Charlotte Benoit, première adjointe au maire de Vichy.
Un commerçant déplore avec humour :
Après tout, c’est normal. On ne va pas dire aux curistes d’aller se prendre un sandwich et d’aller le manger sur un banc !
Et puis… faire accepter les changements d’horaires aux commerçants n’est pas si simple. « Déjà, quand on leur demande de venir plus tôt pour la braderie, ils refusent. Alors là, de façon permanente, c’est un peu mort d’avance », souligne un membre de Vichy Commerce, évoquant ses pairs.
Places de parking : le point noir de VichyReste un dernier motif de désaccord entre la mairie et les professionnels, sur lequel ces derniers sont unanimes : les places de parking. « Pas de place pour se garer », « je tourne 15 minutes avant de trouver une place », « j’ai demandé un abonnement, on m’a annoncé 2 ans d’attente. » Et la première adjointe en a conscience : « On sait que c’est compliqué, mais nous travaillons dessus, notamment pour libérer plusieurs places au parking de la Poste. »
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Ce n’est pas gagné d’avance, mais pour Charlotte Benoît : « La communication entre la Ville et les commerçants est vraiment un point fort, et généralement, une solution est toujours vite trouvée ! »
Texte Dounia Lemmouchia
Photos François-Xavier Gutton