Le centre Cesam, à Clermont-Ferrand, prend soin des abîmés de la rue et veille sur leur santé
Simone a un admirateur. Du moins, à en croire les roses rouges à côté de son lit. Dans son studio, au premier étage du Centre d'écoute, de soutien, d'accompagnement et de médicalisation (Cesam), à Clermont-Ferrand, Simone s'y sent bien. Elle est une abîmée de la rue, elle y a vécu pendant des années. Elle vit ici "pour se refaire une bonne santé", après six embolies pulmonaires. Un nouveau départ pour la femme de 62 ans, comme pour tous les autres résidents du Cesam. Nouveau lieu de vie clermontois, qui veut combattre la précarité tout en prodiguant des soins.
La création d'une telle structure part de deux constats. Le premier : "Une vie dans la rue abîme beaucoup", explique Dominique Charmeil, directrice générale de CeCler. Deuxième constat : "Beaucoup de gens en situation de rue n’ont pas un bon état sanitaire", reprend Philippe Massoulier, chef de service du bâtiment. Peu de structures proposent d’allier à la fois accompagnement social et sanitaire au même endroit. C’est désormais chose faite.
"Tirer vers le haut"Avec une capacité maximale de 50 personnes, il se divise en trois parties : les LAM (lits d’accueil médicalisé), le CHRS, qui reçoit des personnes vulnérables, et les LLHS (lits halte soins santé). Aspect essentiel, car la plupart des personnes résidant au centre "ont eu des parcours de soins dispersés", explique Dominique Charmeil. L’idée est alors de stabiliser tout cela. "Regagner de l'autonomie", ajoute Caroline, infirmière au LHSS. Volet médical, mais social. "A terme, l'idée est de voir avec les patients quel type de logement leur conviendrait le mieux à leur sortie du Cesam, faire des demandes de titre de séjour, faire valoir tous leurs droits", liste Cindy, travailleuse sociale. Simone, 62 ans, résidente au Casem. Photo Adrien Fillon
Avec un point d’honneur : "Mettre en place un projet de vie pour faciliter leur sortie du centre. Pour les personnes avec des problèmes de santé, leur donner de l’espoir. Pour celles avec un pronostic sombre, les accompagner jusqu’à la fin de leur vie", développe la directrice générale de CeCler.
Ils ont suffisamment été tirés vers le bas, il faut les tirer vers le haut
Le parfum de Denise embaume son studio au troisième étage. La femme de 48 ans, qui revient de ses soins au centre Jean-Perrin, est ici car sa colocation avec une amie s'est mal passée. Elle a aussi developpé une pathologie, dont elle tait le nom. Philippe, le chef de service, rassure : "C'est en voie de guérison" Denise : "Amen !"
Adrien Fillon