Les Simples ont cultivé les connaissances : les producteurs de plantes aromatiques et médicinales réunis sur l'île de Vassivière
Si le nom de « simples » était donné, au Moyen Âge, aux plantes médicinales, c’est aujourd’hui celui du Syndicat des producteurs des principales plantes à parfum, aromatiques et médicinales (PPAM), créé en 1982 par une poignée de passionnés. Ils défendent leur métier sanctifié et encadré par un cahier des charges rigoureux gérant la culture, la cueillette et les transformations de ces plantes.
Sur les 5.000 producteurs de PPAM français, 2.500 sont adhérents au Syndicat, dont 1.000 sont détenteurs de la mention Simples. Ils sont regroupés en une vingtaine de massifs (zone géographique), chacun chapeauté par un délégué. Ce sont les massifs qui organisent chacun à leur tour les fêtes bisannuelles où le Syndicat essaime les valeurs et les savoirs populaires sur la culture et les usages des plantes et les modes de vie paysans qui y sont associés.
Remonter le cours de la LoireCette fête nationale s’est déroulée cette année sur le thème du « lien entre l’eau et les plantes », exceptionnellement divisée en trois temps et sur trois régions. Les trois week-ends ont remonté le bassin-versant de la Loire depuis l’océan et presque jusqu’à sa source, en s’arrêtant à Vassivière en Limousin ; d’abord à Oudon (Loire-Atlantique) les 20, 21 et 23 septembre, puis à Bréhémont (Indre-et-Loire) les 27, 28 et 29 septembre et enfin sur l’île de Vassivière (Limousin) les 4, 5 et 6 octobre.
Les deux fêtes précédentes ont intéressé environ 3.000 personnes et Vassivière en a attiré 2.000, un nombre en deçà des espérances des organisateurs, le Limousin étant connu comme territoire historique des Fêtes des Simples.
Un public de connaisseurs spécialistes, mais aussi de simples consommateurs, voire de curieux ont parcouru les allées de la cinquantaine de producteurs présents et/ou assisté aux sept conférences données sur des sujets précis. Des sorties botaniques tout public et 16 ateliers de toutes sortes étaient également proposés sur les trois jours, sans compter les projections et deux concerts largement fréquentés, un camping étant à disposition alentour.
Une porte-parole très activeAudrey Bénavent est paysanne herboriste à Chanteix en Corrèze, où elle exploite la ferme Mélilotus avec son conjoint, Julien Barataud.Titulaire d’une maîtrise de « biologie des populations et des écosystèmes », d’un DESS (Master2) « ressources naturelles et environnement » et d’un brevet professionnel responsable d’exploitation agricole (BPREA) « plantes aromatiques et médicinales », Audrey Bénavent est engagée au Syndicat depuis 2017 et fait partie du bureau depuis quatre ans où elle exerce les fonctions de co-secrétaire générale et porte-parole du Syndicat Simples.
Elle s’emploie à faire connaître le métier et livre tous les jours le combat militant d’une revendication des droits perdus depuis la suppression du diplôme d’herboriste en 1941 ainsi que la possibilité de pouvoir transmettre les usages des plantes.Elle œuvre aussi pour la facilitation du métier de producteur à travers les méandres des réglementations très contraignantes et parfois injustes au regard de la taille des petites fermes.