Dans l'Allier, deux ans de prison avec sursis simple pour le médecin au comportement déviant
Lors de l’audience, ce professionnel de santé aujourd’hui âgé de 74 ans et qui exerçait encore dans le bassin de Gannat jusqu’à sa retraite, en début d’année, avait nié tout comportement inapproprié. Son avocate avait ainsi plaidé la relaxe. À la barre, des patientes avaient pourtant décrit des consultations marquées par les « gestes déplacés » du docteur.
Il a toujours nié les faitsLa première plainte avait été déposée, en juillet 2020, par une jeune femme de 22 ans qui avait dit s’être sentie « abusée » par son médecin. Elle avait relaté cette consultation où, pour des problèmes de digestion, il lui avait fait enlever soutien-gorge et culotte. Sidérée, elle n’avait « pas osé réagir », s’étant sentie considérée « comme un objet ».
Cette plainte en avait appelé bien d’autres, jusqu’à sept patientes se présentant aux enquêteurs pour dénoncer « des regards insistants » et des « attouchements ». Venue pour savoir si le médecin acceptait encore des patients, une jeune femme avait ainsi dû se déshabiller avant de se faire palper la poitrine « avec insistance ».
En 2021, pointé pour sa « déviance », il avait finalement été mis en examen pour agressions sexuelles. Il avait néanmoins toujours nié tout comportement déplacé. À la barre, il avait réaffirmé qu’il n’avait toujours été guidé que par le souci « de faire des consultations complètes pour ne passer à côté de rien ». Ses ex-patientes, avait-il ajouté, auraient pu « grossir » les scènes décrites.Le septuagénaire a été condamné à deux ans de prison avec sursis simple.
Il devra dédommager financièrement ses victimesUne interdiction d’exercer durant cinq ans lui a aussi été signifiée. Il devra en outre réparer le préjudice moral de ses victimes pour une somme totale atteignant 10.000 €. Son nom est enfin inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles (Fijais).
Pierre Geraudie