Le Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes s'attend à devoir trouver 100 millions d'€ d'économie en 2025... au moins
En décembre, le Conseil régional votera son budget primitif 2025. Si on ne connaît pas encore les montants exacts, la deuxième région de France s’attend à « des efforts incommensurables », selon Fabrice Pannekoucke, qui préside, jusqu’à ce vendredi 11 octobre après-midi, l’assemblée régionale, pour la première fois depuis son élection, le 5 septembre.
Selon l’élu savoyard, la Région devra se passer d’une enveloppe comprise entre 100 et 150 millions d’euros afin de contribuer à l’effort de résorption de la dette, qu’il qualifie de « catastrophe nationale ».
Quelques minutes avant, afin de montrer l’intérêt d’avoir la confiance des marchés, il avait expliqué que la Région avait pu économiser ces dernières années 15 millions d’euros de frais financiers, « soit 70 maisons de santé ». Ce qui donne une idée de l’ampleur de l’effort à venir.
Fabrice Pannekoucke assure ne pas pouvoir dire où la collectivité va trouver les économies, mais elle est déjà en train de les chercher.
« J’ai engagé un travail avec l’ensemble des membres de l’exécutif pour que chacun dans son couloir puisse regarder où sont les mesures d’économie. C’est assez simple, une dépense, c'est potentiellement une économie possible. Cette méthode doit nous permettre d’annoncer prochainement comment nous allons aborder ce virage 2025. »
De qui inquiéter la gauche. Lors de l’examen du budget supplémentaire, hier matin, elle a rappelé que le Conseil régional consacre déjà beaucoup moins à la formation que la moyenne des autres régions (18 € par habitant contre 46), la culture, la politique de la ville, le logement.
Pas d'augmentation des taxes prévueL’exécutif régional se dit donc prêt à participer à l’effort, et ce changement de ton vis-à-vis de Paris ne vient pas seulement du retrait de Laurent Wauquiez.
Avec un Premier ministre issu du même département et du même parti que Fabrice Pannekoucke et un vice-président en charge des finances qui est aussi ministre, « la cape de super-héros est au placard », observe, ironique, l’écologiste Grégoire Verrière.
Nicolas Daragon, le vice-président-ministre en question, a annoncé que la priorité du prochain budget resterait à l’investissement, « sans alourdir la dette, ni augmenter les taxes » relevant du Conseil régional, à savoir une partie de la taxe sur les produits pétroliers et les cartes grises.
Laurent Wauquiez donne une leçon à l'État
Le fond de décor a changé, mais pas le fond du discours. Ce n’est plus depuis la tribune, mais au milieu des conseillers que Laurent Wauquiez donne des leçons de gestion à l’État, même s’il a refusé d’être nommé ministre des Finances du gouvernement Barnier : « Quand on est arrivé, la région ployait sous six ans d’indemnité de dette. Nous sommes descendus à 2,9 ans quand les Hauts-de-France sont à 16 ans, ce qui est colossal ».
« Le choix que nous avons fait, c’est celui de l’épargne : aujourd’hui, nous sommes à 25 % de taux d’épargne quand nous étions à 16 %. Le taux d’épargne des autres régions plonge, mais pas le nôtre », a-t-il déclaré lors de sa seule intervention de la journée jeudi 10 octobre.
En conclusion, il a estimé que sa collectivité est « un exemple en France du chemin qu’il faut faire si on veut remettre de l’ordre dans les finances publiques».
Réponse de Fabrice Pannekoucke : « Merci cher Laurent, nous savons tous ici ce que nous devons à cette gestion passée, ce que nous te devons. »
Laurent Bernard