Dialogue social réduit à néant chez Michelin France
La direction ne répond plus, les syndicats non plus, chez Michelin France.Tel est le résultat du comité économique et social central (CSEC) qui s’est tenu, ce mercredi 16 octobre, à Clermont-Ferrand, une semaine après celui lors duquel les représentants du personnel en avaient appelé à Florent Menegaux, le président du groupe, pour obtenir des éclaircissements sur l’avenir des usines de Cholet, Vannes et Joué-lès-Tours. Ils avaient également demandé des réunions d’urgence avec les directions industrielles des sites concernés. Deux demandes auxquelles "l’entreprise n’a apporté aucune réponse, à ce jour", écrit l’intersyndicale (SUD, CFE-CGC, CGT et FO), ce mercredi, dans son communiqué.
Situation de blocageUn droit d’alerte économique avait été déclenché en juin pour les trois sites précités, procédure dont les syndicats ont voté la poursuite la semaine dernière, tout en saisissant Florent Menegaux. Sans effet, donc, et sans que la moindre précision soit apportée depuis, prolongeant une situation de blocage.
"L’entreprise a stoppé le dialogue social depuis de nombreux mois en se réfugiant dans le silence, créant ainsi un climat anxiogène pour tous", poursuit l’intersyndicale qui a refusé la proposition de rencontrer deux directeurs industriels Europe dans une semaine. Elle décide, jusqu'à nouvel ordre, de "suspendre la participation de toutes les sections syndicales aux réunions avec l’entreprise". Y compris les CSE prévus sur les sites et des sessions de négociations sur divers thèmes déjà programmées.
La CFDT a adopté une position similaire concernant le boycott des prochaines réunions. Le syndicat a en outre émis le souhait d'intégrer l'intersyndicale, ce que les membres de celle-ci ont refusé à l'unanimité.
Patrice Campo