La Banque alimentaire recherche 2.000 bénévoles pour la collecte nationale

Pascal Coquelet, le nouveau président de la Banque alimentaire Auvergne, nommé à ce poste depuis mars 2024, s’inquiète du manque récurrent de bénévoles.Alors que la collecte nationale des 22, 23 et 24 novembre se prépare, il semble que vous ayez besoin de bénévoles ?Oui, nous en avons besoin toute l’année. Mais en cette période, il nous faudrait recruter plus de 2.000 personnes pour les trois jours de collecte sur le Puy-de-Dôme et 3.000 pour l’ensemble de l’Auvergne. Nous avons constaté que même si on laisse des containers et des affiches dans les magasins, ça ne marche pas s’il n’y a personne pour récupérer les dons.Vous êtes combien à l’année ?Environ 160. Ici, rue du Cheval où nous récupérons les dons, nous sommes 80. À l’épicerie Esop, boulevard Côte-Blatin, il y a 70 à 80 personnes. Mais ce qui nous manque régulièrement, ce sont des personnes pour les tâches administratives. Chaque année, il faudrait recruter quatre ou cinq administratifs.Ces bénévoles restent combien de temps ?Ceux qui s’engagent à l’année restent entre cinq et dix ans. Il faut donc renouveler sans cesse. Et puis ce sont, pour la plupart, des retraités, et ceux qui travaillaient dans l’administratif n’ont plus envie d’avoir cette même activité. Ils préfèrent faire de la réception, des ramasses, du tri…

Ça représente combien d’heures de travail ?Pour la collecte nationale, il s’agit de donner deux à trois heures de son temps. Pour ceux qui souhaitent donner de leur temps libre dans l’année, on estime qu’un bénévole se rend disponible une demi-journée à une journée par semaine. De toute façon, on s’adapte et leur emploi du temps est fait en fonction de leur disponibilité.Comment faire pour s’inscrire en tant que bénévole pour la collecte de novembre ou pour l’année ?Pour le week-end de novembre il est possible de s’inscrire sur ba630.collecte@banquealimentaire.org, en allant sur le site baauvergne.banquealimentaire.org et flasher le QR code ou en téléphonant au 06.95.96.19.25.Pour aider le reste de l’année, il faut s’inscrire sur auvergne@banquealimentaire.org, au 04.73.25.17.17 ou en allant sur la plateforme jeveuxaider.gouv.frQuel est l’ADN de la Banque alimentaire ?C’est de sauver des denrées qui auraient été gaspillées pour les redistribuer aux personnes démunies par l’intermédiaire d’associations. La Banque fournit 160 associations et CCAS partenaires qui viennent en aide à plus de 35.000 bénéficiaires en Auvergne, 19.000 dans le Puy-de-Dôme dont plus de 1.700 étudiants à Clermont-Ferrand.Vous avez une action essentiellement antigaspillage ?Tout à fait. Au-delà de la distribution nous avons mis en place des actions d’accompagnement. Nous travaillons avec le lycée agricole de Saint-Flour où un camion se rend une fois par semaine avec des produits qui sont transformés en soupe, en jus de fruit ou mis sous vide.À l’épicerie solidaire Esop de Clermont, les bénéficiaires peuvent suivre des ateliers cuisines pour apprendre à travailler des produits simples ou mal aimés et un atelier confiture pour éviter de jeter des fruits qui s’abîment.Distribuez-vous autre chose que des denrées alimentaires ?Depuis toujours, nous distribuons des produits d’hygiène mais ce n’était pas mis en avant. Cependant, ces articles sont chers et de plus en plus demandés. En mai, nous avons fait une collecte uniquement pour ces produits et en septembre pour le matériel scolaire à destination des étudiants.Le nombre de bénéficiaires est-il stable ?Non. Entre 2022 et 2023, on a déjà constaté une augmentation de 7 % sur l’Auvergne et de 15 % sur le département. Sur les deux premiers trimestres 2024, les passages dans les associations partenaires sont plus fréquents que l’année précédente avec des profils de plus en plus variés.

Muriel Pommerol