Avec sa tournée acoustique, Médine a fait salle comble en Haute-Loire
La Halle aux grains était pleine à craquer, samedi 2 novembre au soir, pour le concert de Médine. Nom incontournable de la scène rap hexagonale, avançant fort de 20 ans de carrière, l’artiste y a proposé l’une des premières dates de sa tournée acoustique.
Devant quelque 300 "convaincu.e.s", venus parfois de très loin, le Havrais, accompagné de Kaonefy et Redzol, a distillé 1 h 45 de show. Une version intimiste d’un répertoire à jamais engagé, entrecoupée de nombreux intermèdes où l’humour côtoyait explications et prises de position. Les beats ravageurs et les basses tremblantes, remplacés ici par l’ampleur du piano, la légèreté de la guitare acoustique, la profondeur d’un chant et la justesse d’un rythme de batterie, laissaient davantage de place aux textes. Histoire de rappeler que l’artiste, antifasciste assumé, chantre de la diversité, pourfendeur des violences policières et porte-voix des minorités opprimées, s’il distille toujours des rimes affûtées, n’en oublie pas pour autant d’évoluer. Il a ainsi largement incité son public masculin à se déconstruire.Brioude. Concert de Médine à la Halle aux grains.
L'4mour en rappelAu cœur d’une setlist choisie avec minutie (dont Bataclan, Allumettes, Enfants forts, Paratonnerre, Gaza soccer beach, Ratata, Allons zenfants, Grenier à seum…), le rappeur a aussi pris le temps d’inviter sa femme à le rejoindre pour lui déclamer Houri (par ailleurs prélude à une inattendue demande en mariage faite, depuis la scène, par un spectateur à sa compagne). Et en guise de rappel, devant un public déchaîné, il a entonné L’4mour, texte écrit pour le spectacle récemment lancé à La Seine Musicale, La Haine - Jusqu’ici rien n’a changé. Comme un ultime rappel que derrière la plume militante, les couplets engagés et les rimes assassines, Médine se veut surtout un combattant de l’amour et de la paix.
Pierre Hébrard