"Ça pourrait aboutir à un CDI !" : deux cents demandeurs d'emploi réunis à Aurillac avec l'opération "L'essai de l'emploi"
"J’ai perdu mon travail, après la liquidation de mon entreprise." Ses CV à la main, Corinne Broquin, 54 ans, attend son tour devant le stand d’une entreprise. C’est qu’après 22 ans d’activité, "le 12 avril dernier", sa boîte a fermé. C’est le raz-de-marée.
Un bilan de compétences plus tard, cette pétillante Cantalienne hésite désormais entre retrouver un emploi dans le secrétariat ou se reconvertir dans l’aide à la personne.
Certains secteurs en difficultéC’est pour mettre toutes les chances de son côté, qu’elle s’est donc inscrite à la deuxième édition de "L’essai de l’emploi", un job dating qui s’est tenu, hier, au stade Jean-Alric d’Aurillac. Comme elle, ils sont 200 demandeurs d’emploi (118 en 2023) à être venus au salon organisé par Auvergne-Rhone-Alpes Entreprises France Travail et plusieurs partenaires.
Un job dating d'un nouveau genre arrive bientôt au stade Jean-Alric d'Aurillac
"Le Cantal a un taux de chômage très bas, alors, recruter, pour certaines entreprises ce n’est pas évident", décrypte Frédéric Jaud de France Travail qui oriente les visiteurs du jour parmi vingt entreprises du territoire (*), spécialisées dans les secteurs du tourisme, du service à la personne, de l’industrie et du commerce.
"Les demandeurs d’emploi n’ont pas forcément les compétences recherchées par les entreprises. Notre métier, de plus en plus, c’est donc de réorienter les gens."
Du côté des entreprises, "on est tous en capacité de former nos employés, puisqu’on est souvent face à des personnes qui ne sont pas diplômées ou se sont réorientées », assure Agnès Flagel qui représente la société d’aide à la personne ADHAP. Et pas que des jeunes, "on embauche des gens de plus de cinquante ans aussi", assure vivement Mickaël Monneraye, associé U Express à Aurillac.
Des ateliers de connaissance de son potentiel ont été mis en place. Leur but est de détecter "des compétences transposables qui pourraient correspondre à certains secteurs", explique Amandine Carlut de France Travail.
En complément des entretiens, les visiteurs ont eu accès à divers ateliers d’analyse de compétences ou pour résoudre les potentiels « freins à l’emploi », avec, cette année, un pôle dédié à ces problématiques. Parmi les barrières, « la santé, la garde d’enfant et la mobilité », énumère Amélie Astorg, infirmière au Département.
Une belle réussitePour rappel, l’année dernière, "L’essai de l’emploi" a débouché sur douze immersions professionnelles. Sur tous les participants, une personne sur deux avait trouvé un emploi par la suite, selon un suivi effectué trois mois après l’opération.
Alors cette année, il y a celles et ceux qui cherchent "un petit emploi", comme Magalie Roquessalane, 26 ans, en attendant de devenir conseillère numérique. Et d’autres, comme Corinne Broquin qui cherche du durable. "Ça peut aboutir à un CDI !"
(*) Liste des entreprises présentes : Agrolab's, Biose Industrie, Les fromageries occitanes, Imprimerie Champagnac Valadou/Malvezin, Angel Larren, Autec Europe Service, Altitude, Lallemand, Intermarché, Super U, O2, ADMR, ADAPEI, ADHAP, Burger King, Signorizza, Brasserie Marguerite, Sodexo, Leclerc et le Conseil départemental.
Texte : Camille Gagne Chabrol
Photos : Jérémie Fulleringer