Entretien exclusif avec Florent Manaudou, un porte-drapeau en forme olympique
À quatre jours de la cérémonie d’ouverture des Jeux de Paris, celui qui accompagnera la lanceuse de disque Méline Robert-Michon en tant que porte-drapeau français, répond à quelques questions sur sa forme et son été d’esprit avant de se lancer dans le grand bain. L’occasion de voir un Florent Manaudou détendu et plus compétitif que jamais.
Tu es très présent sur les réseaux sociaux, pourquoi est-ce que cela est important pour toi ?
« Il y a plein de réponses derrière cela. Tout d’abord ce n’est pas vraiment moi. J’ai pris un community-manager depuis 2 ans qui gère mes réseaux. Je pense que maintenant la communication à travers les différents réseaux sociaux est un réel métier. Il ne s’agit plus que de poster seulement deux ou trois photos. Il faut faire des vidéos avec du montage, des posts à des heures précises, sans compter le travail avec les sponsors. C’est important de montrer comment tout se passe lorsque que je ne suis pas en compétition. Ça me fait vraiment plaisir de dévoiler les coulisses de ma préparation. Égoïstement, les commentaires positifs nous font du bien et il y a très peu de négatifs donc c’est vraiment cool. Puis cette manière de communiquer est bénéfique pour la natation, si cela peut inciter certains jeunes à aller apprendre à nager, c’est parfait. Je ne dirais pas que je suis le nageur-influenceur, mais je pense que ce que je fais est utile. »
Ton physique à l’air affuté, où en es-tu dans ta préparation ?
« Je me sens très bien, je suis enfin tombé sous la barre des 100 kilos avec 99.7 kilos sur la balance. C’était un de mes objectifs de la préparation, c’est arrivé au bon moment. Cela faisait longtemps que je n’avais pas fait ce poids là. Étant donné que je marche au pari, la dernière fois que j’ai atteint ce poid ça date de janvier 2021 après un pari avec un membre du staff de l’équipe de France. Je n’ai pas eu l’impression d’avoir perdu énormément de puissance malgré la perte de ces quatre kilos donc de ce côté là c’est plus que positif. »
As-tu hâtes d’arriver à ces Jeux Olympiques de Paris ?
« Bien sûr que oui. Déjà en 2021 à Tokyo on nous parlait déjà de Paris, c’est pour vous dire. Mais maintenant qu’on s’en approche grandement, l’envie monte encore plus. J’ai hâte de pouvoir découvrir le public français acquis à notre cause. Il y a juste Mélanie Henique qui a été en équipe de France avant moi, elle, elle a connu une compétition à domicile à Chartres en 2012 mais cela n’avait rien à voir. Il s’agit d’un réel privilège. On parle du Home-advantage. C’est un réel paramètre à prendre en compte, ce sera différent des autres Jeux Olympiques auxquels j’ai participé. Il y aura l’engouement du public et les instances nous ont beaucoup plus aidé que d’habitude. Financièrement, tout est plus facile pour les athlètes, les installations sont aussi meilleures. On évolue dans le bon sens, on peut devenir une nation de natation comme l’Angleterre mais il faut que ça reste comme cela dans le futur. Des médailles à Paris c’est bien beau mais il faut aussi penser à après. »
Qu’est-ce que ça implique en plus d’être porte-drapeau à domicile ?
« Je pense que c’est quelque chose qui est très fort en émotion. J’espère que les nageurs sont heureux d’avoir un porte drapeau issu de leur fédération. Cette possibilité qui m’est donnée, c’est autant d’excitation que de responsabilité. Cela fait longtemps que l’on parle de ces Jeux et que l’on spécule sur qui va être le porte-drapeau de cette délégation. Avec plus de 560 athlètes au sein de l’équipe de France, j’ai l’impression d’avoir le rôle de grand frère, de capitaine que j’apprécie. En tout cas, il n’y a pas de pression même si je nage dans les jours suivants, je ne pense pas que cela soit problématique. Le fait que l’on soit le pays hôte va un peu nous avantager. Nous allons rentrer plus tôt que lors d’autres cérémonies, la fatigue sera moindre, ce sera un véritable rêve. »
Redoutes-tu quelque chose en particulier lors de ces Jeux ?
« Non, pas vraiment. Ces Jeux vont être une vraie fête même si je sais que certaines personnes sont contre cet événement, notamment des Parisiens. Je pense que tout va se dérouler comme dans un rêve. Ces personnes vont regretter de ne pas avoir participé à ce magnifique spectacle qui leur est offert. À la mi-septembre à la fin des Jeux Paralympiques, ils diront sûrement qu’ils ont loupé un beau moment. »