Souvenirs
Jeudi 15 mars, Paris Match a dévoilé en exclusivité un récit empli d'émotions, celui du dîner que Johnny Hallyday avait organisé dans sa maison de Marnes-la-Coquette, le 30 novembre. Ce jour-là, la rumeur court : le chanteur serait mort. Sébastien Farran, son manager, est même obligé de publier un communiqué via l'AFP pour démentir. Mais la nouvelle n'allait pas gâcher la fête. Depuis son retour de l'hôpital, ses proches et sa famille avaient mis en place « les dîners du jeudi ». Celui-ci était le deuxième.
« Curieusement, Vincent Lindon était présent. Ce n'était pas un habitué du cercle, mais il est resté là, discret, affichant un respect admiratif absolument formidable », confie Pierre Billon, un ami, auteur-compositeur de la « Bamba Triste ». Affaibli, Johnny Hallyday ne peut plus monter les escaliers qui mènent à sa chambre. Le fauteuil roulant ne passe plus dans l'ascenseur, installé il y a peu. Ainsi, le rez-de-chaussée a été aménagé pour qu'il puisse y dormir. Au pied de son lit d'hôpital « posés à même le sol, les matelas de Læticia, Jade et Joy. Le spectacle est “poignant, impressionnant” »
Ce soir-là, l'interprète de « Je te promets » est calme, discret, mais heureux, esquissant de temps à autres un sourire. En cuisine, Mamie Rock, la grand-mère de Læticia Hallyday, s'active aux côtés de la maîtresse de maison. Après l'apéritif, les invités ont droit à une projection privée, dans la salle de cinéma, du film des dernières vacances aux États-Unis des Hallyday. Le long-métrage fait maison en fait pleurer plus d'un.
De temps en temps, les convives sortent pour fumer en cachette, « par respect pour lui qui ne le pouvait plus. » Tous ont du mal à partir. Vers une heure du matin, il est pourtant temps de rentrer chez soi. Ils se disent « à la semaine prochaine ». Personne alors ne se doute que ce dîner était le dernier. Cinq jours plus tard, dans la nuit du 5 au 6 décembre, Johnny Hallyday décédait des suites d'un cancer des poumons.