Des groupes de paroles pour les auteurs de violences intrafamiliales lancés par le Spip de Montluçon (Allier)
Autour de Perrine Cuisat et Laetitita Gisclard, conseillères conjugales et familiales du planning familial dans le Puy-de-Dôme, et de Pascale Sueur, auteure et comédienne, les auteurs de violences intrafamiliales sont mis face aux émotions de chaque partie prenante dans une situation de violence.
Les trois femmes s’appuient principalement sur la nouvelle La femme en rouge, écrite par Pascale Sueur, « pour développer la capacité d’empathie et travailler sur la position d’auteur et de victime ».
L’effet miroirTrès sollicitée en marge du Grenelle sur les violences faites aux femmes, l’auteure et comédienne a beaucoup travaillé avec des associations d’aide aux victimes. La femme en rouge raconte l’histoire d’un homme qui a tué son père dans son enfance après de multiples violences conjugales sur sa mère. Face aux auteurs, Pascale Sueur l’interprète de façon prégnante et ça les marque.
« On essaye de mettre en place un effet miroir avec la propre situation des auteurs. On cherche ensuite à identifier les émotions, puis à travailler sur les stratégies d’évitement »
Dans ces groupes de parole, l’intérêt est double. Il s’agit de confronter chaque auteur au regard des autres. Et de sortir de la seule représentation qu’ils ont d’eux. « En fait, le but est de ne pas résumer la personne à l’acte qu’elle a commis, renchérit Hélène Marsaudon, la directrice du Spip. Souvent, ils arrivent stigmatisés. Là, on veut leur permettre d’exister, tout en leur montrant la gravité de leur acte et en leur expliquant comment éviter que ça se reproduise. »
Cette intervention dure une journée et demie (9 heures) car les auteurs de violences intrafamiliales ont souvent besoin d’avoir un nouvel échange après réflexion.
Brian Le Goff
