Trois ans de prison ferme après la découverte de 130 grammes d'héroïne dans son caleçon à Aurillac
L’origine du contrôle est tout à fait anodine : 6 mai 2021, l’homme de 37 ans est à pied dans Aurillac, sans masque, sans rien pour justifier sa présence dehors après l’heure du couvre-feu.
Les policiers connaissent bien le trentenaire, mais ne lui reconnaissent pas ce qui est pudiquement qualifié de « grosseur au niveau du triangle génital » par le tribunal. L’homme est agité, nerveux à l’idée de se faire fouiller, et pour cause : il cache dans son caleçon plus de 130 grammes d’héroïne, quelques grammes de cocaïne, et un peu de cannabis.
Contrôlé sans masque mais avec 128 grammes d'héroïne dans le caleçon en centre-ville d'Aurillac
Dans son téléphone, ils trouvent également des conversations sur les réseaux sociaux qui montrent que l’homme vend de la drogue. Renvoyé alors en comparution immédiate, l’homme demande un délai long pour préparer sa défense.
Ulric Leblond est resté sur sa ligne de défense, ce jeudi, devant le tribunal correctionnel d'Aurillac. Il reconnaît transporter de la drogue, pour pouvoir financer sa consommation – il était payé entre 500 et 1.500 € la semaine pour des trajets entre Clermont et Aurillac –, mais nie fermement être revendeur, avant de s’emmêler dans ses déclarations, puis de se murer dans le silence.
Sorti de prison en décembre 2020, il avait trouvé un petit appartement en centre-ville, décrit comme insalubre par les policiers, mais replonge vite, la faute à une addiction à l’héroïne qui ne laisse aucun répit. À l’audience, apparaît ralenti par un traitement de substitution dosé lourdement.
Placé en foyer, puis à la rue à la majorité, il enchaîne les délits depuis. À 37 ans, son casier comporte 47 condamnations, et quand la justice lui propose une alternative à la prison, il ne se rend pas aux rendez-vous imposés.
Le procureur Paolo Giambiasi ne voit pas d’autres solutions que l’incarcération dans son cas : le ministère requiert trois ans de prison ferme avec maintien en détention, une peine suivie par le tribunal.
Pierre Chambaud