Clermont Foot : ils adorent Paris... mais pas ce samedi !
Dans le foot moderne, les joueurs d’un seul club, d’une seule région n’existent quasiment plus. Et le décès mercredi de l’ancien arrière latéral des Verts, Gérard Farison, est venu rappeler que ce type de carrière marqué du sceau de la fidélité absolue est désormais dépassé. Presque incongru.
Pourtant, il serait faux de croire que les footballeurs actuels sont juste bons à faire leurs valises pour simplement courir le cacheton. Et si les réalités actuelles ont singulièrement élimé un éventuel sentiment d’appartenance - que les agents s’ingénient à saper plus souvent qu’à leur tour - ils n’en restent pas moins parfois « supporter », d’un autre club que celui qui les emploie.
C’est justement le cas pour deux Clermontois, le milieu défensif Johan Gastien et l’attaquant Jordan Tell, qui seront demain dans la capitale pour y affronter le Paris SG.
Pourtant, ni l’un ni l’autre ne sont nés dans la capitale ni même en banlieue. Ce qui est, par ailleurs, le cas de nombreux footballeurs au plus haut niveau. Ainsi, lors de la dernière coupe du Monde en Russie (2018), cinquante-huit joueurs présents étaient nés en Ile-de-France entre les Français et les “double natio” œuvrant pour une autre sélection !
« Je vais poser mon cerveau le temps d’un match ! » (rires)
« Pour moi, ça remonte à mon enfance et les années 90, justifie Johan Gastien. Mon père (son entraîneur actuel) était pote avec Jimmy Algérino (*). Et ce dernier a commencé à m’offrir des maillots du PSG. C’est parti de là. C’est vrai que j’aime beaucoup cette équipe depuis et je suis son premier supporter ».
Une proximité que partage son coéquipier Jordan Tell : « C’est vrai, c’est une équipe que j’apprécie beaucoup », confesse l’ancien Caennais. Mais pas question pour autant de jouer les groupies en arrivant au Parc. « Non, demain, on sera des adversaires. On ne va pas les regarder jouer et si on peut gagner, on ne s’en privera pas ! ».
Quant à Gastien fils, quand on le chambre pour lui demander s’il sera finalement apte à jouer et à aller au-delà de son penchant naturel pour Paris, il vous coupe en rigolant : « T’inquiète ! J’ai déjà joué avec Dijon là-bas et cela ne s’était pas très bien passé d’ailleurs (défaite 3-0, Ndlr).. Je vais poser mon cerveau le temps du match (rire). J’ai toujours su faire la part des choses. Il y a des points à prendre, c’est le plus important pour nous. Ils auront quelques absents, ce ne peut être que bénéfique pour nous. Ils seront peut-être un peu moins rodés. Même si je n’aurais pas été contre échanger mon maillot avec Messi ou Neymar. Ce sera pour le match retour ! ».
Valéry Lefort
(*) Le défenseur Jimmy Algérino a joué cinq saisons au PSG (1996-2001). Auparavant, il avait joué à Châteauroux avec Pascal Gastien.