À Guéret (Creuse), l'AEG espère une vraie rentrée étudiante
Depuis une semaine, la vie a repris, comme si de rien n’était. Les cours, bien sûr, en « présentiel », comme si cet adjectif ne relevait pas du pléonasme. Le fait aussi de pouvoir travailler sur place, en compagnie des autres étudiants, autour de tables disposées dans la cour, au lieu d’être enfermé chez soi devant son écran.
Se retrouver à une trentaine d’étudiants pour se défouler au gymnase du lycée Jean Favard, lors d’une session « multisports » qui s’est rapidement transformée en partie de handball. Profiter ensuite du beau temps pour un pique-nique à Courtille, avant d’alpaguer d’autres étudiants croisés par hasard dans les rues de Guéret, pour improviser avec eux une soirée au bar. Quand les potes appellent d’autres potes, c’est là que cela devient intéressant.
Faire oublier l’année CovidQuand ils racontent leurs premiers jours de rentrée, Dylan, président de l’Association étudiante Guérétoise (AEG), Clément, secrétaire, et Maloë, trésorière, regagnent espoir. Guéret, cette ville que « la plupart des étudiants n’ont pas choisi à la base », fait moins rêver que Limoges, Bordeaux ou Lyon, mais sa petite taille lui donne des allures de campus à ciel ouvert.
« En fait, c’est plus convivial. Typiquement, on peut organiser des soirées au dernier moment, ce qu’on ne peut pas faire dans les grandes villes. Ici, on connaît tous les patrons des bars et ils sont très sympas avec nous : si dans la journée on leur demande de réserver pour le soir, il n’y a pas de problème. »
L'étudiante ajoute également que Le Havane leur a récemment proposé d’organiser des soirées à thèmes, que l’AEG soumet à ses adhérents soumet par sondage, pour voir si ça les intéresse.Quand ils comparent cette vie sociale retrouvée à l’année dernière, les nouveaux membres du bureau de l’AEG préfèrent en rire.
« Le pôle Sport a vraiment essayé de garder une activité, ce qui était facilité par la possibilité du sport en extérieur. Mais à côté de ça, le pôle communication et le pôle soirées étaient complètement morts. »
Difficile, sinon impossible, de raviver la flamme : « En avril, quand on a repris le bureau, on a essayé de lancer des défis TikTok. On a fait des vues, mais personne n’a finalement participé au concours, ça a complètement bidé… », reconnaît le président non sans une pointe d’autodérision.
Même si lui a personnellement bien vécu cette période, « en mode esprit coloc et vacances avec ses potes », la plupart des étudiants sont restés « enfermés chez eux, sans aucune envie de sortir » et une majorité a même vécu l’année hors de Guéret, sans avoir l’occasion de découvrir la ville et leurs camarades. Si bien que même pour des étudiants deuxième année, ce mois de septembre fait office de « vraie première rentrée ».
(Re) découvrir GuéretD’où l’importance décisive du rallye étudiant qui aura lieu le jeudi 16 septembre, lui aussi le vrai premier rallye depuis deux ans puisque le dernier a été annulé par la fac de Limoges pour éviter de brasser les étudiants venant de cursus.
« On a donc repris la trame de ce qu’il y aurait dû avoir, c’est-à-dire différents stands au sein de Guéret, avec Aliso, l’ARS, les bars, Fayolle, la Quincaillerie, le Sénéchal… pour présenter tout ce qu’ils font dans la ville. »
La journée débute par un pique-nique à midi au jardin de la Sénatorerie puis se conclut… « à pas d’heure » au bar de la Poste. L’objectif pour l’association est de se faire rencontrer les étudiants du DUT Carrières Sociales, de l’IFSI, des BTS à Favard et Bourdan, du master MEF, de la licence pro domotique… et d’attirer des adhérents.
« Plus que deux, et on égale déjà l’année dernière », sourit Dylan. Plus sérieusement, Maloë reprend : « On veut rendre la vie des étudiants facile, qu’ils puissent rattraper le temps perdu. Leur montrer que ce n’est pas parce qu’on est à Guéret qu’on ne peut pas faire la fête comme à Bordeaux ».
Tom Jakubowicz