Déjà connu de la justice, un maquignon du Cantal à nouveau condamné pour des maltraitances animales

Rien ne va. Rien. Le 18 décembre 2019, quand les gendarmes de Massiac contrôlent une bétaillère suite à une alerte des voisins, à Molompize, ils vont de surprise en surprise et aucune n’est bonne.

Une vingtaine de brebis sans eau, sans nourriture

Il y a dans le camion une vingtaine de brebis et de chèvres, sans eau, sans aucune séparation, sans nourriture. Il manque des boucles d’identification et l’une d’elles est fausse… Le propriétaire, un maquignon de 75 ans bien connu des gendarmes, assure être là depuis quelques heures, mais les voisins ont vu le camion se garer la veille, au soir.

Il n’a aucun bon de transport sur le moment, mais il revient le lendemain avec les documents. Là encore, les gendarmes tombent des nues à chaque vérification : tout est faux. Les anciens propriétaires ne reconnaissent pas leurs signatures, les dates de chargement sont irréalistes, les numéros d’identification aléatoires, et le nombre d’animaux ne correspond pas.

Le septuagénaire assure les emmener à l’abattoir de Brioude, mais il n’aura pas été vu en Haute-Loire… Mauvaise foi en bandoulière, il ne reconnaît aucune infraction : pour lui, tout est en règle.

Enfin, l’homme n’a pas l’agrément pour faire plus de 65 kilomètres. Cela, il l’assume : aux gendarmes, il explique avoir toujours fait comme ça, tandis que les éleveurs du secteur connaissent son habitude des longs trajets, vers l’Espagne.

1.540 € d'amende

Le septuagénaire ne s’est pas présenté au tribunal. Pour Me Anne Yermia, avocate de la SPA, « il fait régner la terreur à Molompize. Les gens cachent la situation en ne disant rien, mais les animaux souffrent. » Pour Agathe Bord, au parquet, « il connaît les règles, mais il s’en passe avec plaisir parce qu’elles l’empêchent de faire son travail comme il le souhaite. »

L’homme a été condamné à régler 1.540 € d’amende au total. Requise, l’interdiction d’exercer n’a pas été retenue par le tribunal. Il devra également régler 2.000 € à la SPA.

Sans certitude sur l’impact que pourrait avoir ce jugement : déjà condamné à une interdiction de posséder des animaux en 2020, il a été contrôlé depuis avec un chargement, ce qui lui avait, de nouveau, valu un passage devant le tribunal au début de l’été…

Pierre Chambaud