Plus de six mille chasseurs du Cantal prêts pour l'ouverture de la saison ce dimanche 12 septembre
« J’entends le signal de début de battue ! », annonce Mathis, 16 ans, à son formateur. Dans ses mains, une carabine calibre 7x64. Dans ses canons, des balles sous-dosées de 3,5 km de portée. « On rentre dans le mode battue », glisse Arnaud Lafon, le responsable du service technique de la Fédération des chasseurs du Cantal.
À l’horizon, un sanglier en carton déboule, roulant sur son rail. Touché. « Nous, ce qu’on regarde, c’est sa façon d’épauler. Et où il pose son doigt. Le reste, ce n’est qu’une pièce de théâtre », sourit le formateur de Mathis.
Ce terrain de 18 hectares a été acquis en 2010 par la Fédération. Photo Jérémie Fulleringer.
Comme ce jeune Cantalien, cent quatre-vingts candidats au permis de chasser sont formés chaque année ici, à Cros-de-Montvert, sur le centre aménagé par la Fédération des chasseurs du Cantal.
Et si Mathis réussit son examen, prévu dans quelques jours, il pourra participer, avec son père, son grand-père et son propre fusil, à la nouvelle saison de chasse, qui ouvre ce dimanche matin.
La réforme du permis national plébiscitéeCette année, plus de six mille chasseurs ont payé leurs droits dans le département : 60 % ne peuvent tirer que dans le Cantal?; tandis que 40 % ont opté pour la validation « nationale » de leur vignette, moyennant une cinquantaine d’euros supplémentaires. Depuis 2019-2020 et la réforme du nouveau permis national de chasse, les coûts ont été divisés par deux. Une vive satisfaction pour la Fédération.
« On estime entre 1.200 et 1.500 chasseurs hors-Cantal qui viennent tous les ans chasser chez nous. »
Avec une économie derrière : gîtes, restaurants… « Il y a un tourisme cynégétique-chasse peu connu, mais qui existe fortement dans le Cantal, puisque l’on a un département avec toutes les grandes espèces d’ongulés sauvages : cerf, chevreuil, chamois, mouflon… ou la marmotte, un animal réintroduit que l’on ne chasse pas », énumère Jean-Pierre Picard, président de la Fédération cantalienne.
Les cervidés au rendez-vousPour lui, la légère érosion des effectifs de chasseurs n’est pas inquiétante. « Comme nous sommes un département vieillissant, la perte des anciens n’est pas totalement compensée par les jeunes. »
« Mais les chasseurs n’arrêtent pas parce qu’il n’y a pas de gibier : c’est plutôt le contraire. En taux de réalisation, nous sommes par exemple sur le podium national des cervidés. »
Côté plan de chasse, 5.054 chevreuils, 2.639 cerfs (+ 3,4 % sur un an), 313 chamois et 88 mouflons sont attribués pour la saison 2021-2022.
La Fédération des chasseurs du Cantal a réservé un bus pour le samedi 18 septembre. Il partira d’Aurillac et rejoindra Mont-de-Marsan (Landes), où aura lieu une manifestation « pour la sauvegarde de la chasse française ».
Romain Blanc
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