La réforme de l'Assurance-chômage, chemin de croix pour le gouvernement
Depuis quatre ans, l’exécutif se débat comme un beau diable pour imposer coûte que coûte sa réforme de l’Assurance-chômage. Une réforme qualifiée « d’injuste et d’injustifiée car elle va baisser l’indemnisation des demandeurs d’emploi » dénoncent inlassablement les organisations syndicales.
Cavalier seulAyant échoué à trouver un terrain d’entente avec les partenaires sociaux, le gouvernement a donc dû faire cavalier seul pour accoucher d’un texte en juin 2019.
Depuis, son application est au point mort. L’essentiel des mesures a été reporté sine die en juillet 2020 par la crise sanitaire. Puis le Conseil d’État, saisi par les syndicats (dont la CFDT, la CGT et FO), a bloqué, le 22 juin, les nouvelles règles de calcul de l’allocation qui devaient entrer en vigueur le 1er juillet. Raison invoquée par les magistrats?? Une conjoncture économique et un marché du travail trop incertains.
Le 1er octobreMais pas question pour l’exécutif de renoncer à cette réforme majeure du quinquennat Macron. Ainsi, c’est sans attendre la décision du Conseil d’État, qui doit se prononcer sur le fond, que le gouvernement a annoncé une entrée en vigueur le 1er octobre. Le nouveau décret, transmis le 16 septembre, aux partenaires sociaux, reprend, presque mot pour mot, celui du 30 mars partiellement retoqué par la haute juridiction.
Le ministère du Travail fait valoir, dans une note de sept pages, qu’aujourd’hui « tous les indicateurs convergent vers une reprise forte et durable ». Et insiste sur les difficultés de recrutement que traversent « l’industrie, le bâtiment et une partie des services » suite au rebond de l’économie.
Les arguments laissent les syndicats de marbre, déterminés à contre-attaquer à nouveau devant le Conseil d’État. Le feuilleton pourrait donc réserver encore quelques épisodes. Mais pour le gouvernement, le temps, à moins de sept mois de la présidentielle, est désormais compté.