Le musée de la Haute Auvergne de Saint-Flour (Cantal) équipe sa salle des arts et traditions populaires d’une table tactile
C’est une petite révolution que vit actuellement le musée de la Haute-Auvergne. Mieux, « c’est un premier pas historique », assurait avec beaucoup d’enthousiasme Basile Jabveneau, chargé de l’action culturelle et du développement des publics, vendredi, lors de la présentation de la table tactile, à l’aube des journées européennes du patrimoine.
À l'ère numériqueUn tout nouvel outil numérique qui vient enrichir et étoffer les collections de l’une des quinze salles consacrées aux arts et traditions populaires et valoriser son contenu. « Ça nous manquait depuis des années », insistait le médiateur culturel, particulièrement heureux de faire une démonstration de la table tactile, malgré quelques petites difficultés de connexion, « qui seront très rapidement oubliées avec l’installation de la fibre ici », assurait-il.
La table tactile, d’un montant de 4.300 €, a été subventionnée à 50 % par le Conseil départemental dans le cadre de l’appel à projets « Valorisation des collections ».
Si le musée de la Haute-Auvergne est resté dans son jus depuis 1968, et notamment depuis 30 ans, il passe aujourd’hui, en un éclair, à la vitesse supérieure. De quoi réjouir France Harvois, sa directrice, mais aussi Colette Bony, chargée des collections du musée, ainsi que Florie Parou, élue à la mairie de Saint-Flour, en charge de la vie culturelle.
« C’est un début, mais cela va permettre de faire bouger le musée, de le faire sortir de ce qu’il est et amener des envies nouvelles ».
Si « le but n’est surtout pas de remplacer le contact direct avec les objets », expliquait Basile Jabveneau, la table tactile se veut ludique et interactive. Un bon compromis.
Mode d’emploiLa visite virtuelle débute avec Scène de bourrée et joueur de cornemuse, le tableau d’Edouard Onslow, dont les personnages sont animés. Un seul clic sur les danseurs permet alors de découvrir quatre danses traditionnelles, d’accéder à un quiz, puis, en cas de bonne réponse, à une vidéo de démonstration des pas de danse. « Mais n’ayez pas peur de vous tromper… Comme on dit, on apprend toujours de ses erreurs » : ainsi, si vous n’avez par cliqué sur la bonne réponse, un « le saviez-vous ? » s’ouvre offrant une petite anecdote. Comme un bonus. En reproduisant la même manipulation sur les costumes ou les musiciens du tableau d’Onslow, et même du chien (mais chut ! c’est une surprise), le visiteur trouvera également des explications sur les différents types de coiffes exposées dans la salle du musée ou sur les instruments traditionnels, avec des extraits sonores. « Les plus curieux trouveront d’autres petites choses, il ne fallait pas que ce soit trop facile », confiait Basile amusé. Et de poursuivre : « ça pousse à quitter la table et aller voir les objets de plus près ».
La table tactile pourra être enrichie tout au long de l'année.
« On a commencé avec les arts traditionnels populaires, mais ça amorce d’autres contenus. Car on peut enrichir la table tactile comme on veut », expliquait France Harvois qui rappelait par ailleurs qu’un gros travail sur les réserves était en cours.
« Les réserves, c'est la pierre angulaire du musée qui nous permettra de le pousser dans une autre dimension, de l’emmener dans une autre dynamique et de le faire vivre et rayonner. Cette table tactile est une porte d’entrée, mais elle ne doit pas rester la seule ».
Isabelle Barnérias