Comment accueillir les touristes en préservant la nature : le défi de la vallée de Chaudefour (Puy-de-Dôme)
Avec Éric Vallé, le conservateur, Philippe Loudin, garde nature et chargé de mission pour l’ONF, est là depuis la création de la réserve naturelle nationale de la Vallée de Chaudefour, en 1991. « Quand on a créé la réserve, il y avait déjà une grosse pression sur le site. Certains dimanches, on trouvait des voitures depuis la maison de la réserve jusqu’au cirque et il nous est arrivé de refouler jusqu’à 70 chiens en une journée », se souvient-il.
Être présent sur le terrain et miser sur la pédagogieCar au moment de fêter le trentième anniversaire de la structure gérée par le Parc naturel régional des volcans d’Auvergne et l’Office national des forêts, la question de la préservation de ce site, qui accueille chaque année 70.000 visiteurs, fait partie des enjeux. Et encore un peu plus après une période post-Covid qui a vu défiler les touristes en très grand nombre, notamment durant l’été 2020, exceptionnel dans toute la région.
« Il faut parvenir à conserver un équilibre entre la préservation du site et le développement de certaines activités de pleine nature qui font vivre ce site »
Le sous-préfet d’Issoire, était présent à Chambon-sur-Lac ce mercredi pour fêter officiellement cet anniversaire en présence de très nombreux acteurs du territoire.Pour parvenir à cet équilibre, Éric Vallé pense qu’il faut avant tout miser sur la pédagogie.
Le conservateur et ses quatre collègues garde nature essaient donc d’être présents le plus possible sur le site. « Rien ne vaut la présence sur le terrain, confirme-t-il. Le contact est primordial et les gens acceptent tout, à condition qu’on leur explique ».
Maintenir des zones de tranquillité pour la faune et la floreCinq personnes, conservateur et garde-nature œuvrent à la préservation du site et à l'accueil du publicLeur expliquer notamment que depuis la fin des années 90, 17 km de sentiers ont été aménagés et qu’il ne faut pas s’en éloigner afin de ne pas piétiner des zones sensibles. « Nombre de ces sentiers se terminent par des cascades car cela plaît, mais nous avons aussi veillé à conserver des zones de tranquillité où il n’y a aucune fréquentation, pour préserver la faune et la flore », explique Philippe Loudin.
Moderniser la scénographie de la maison de la réserveLionel Chauvin, président du Parc naturel régional des Volcans, et du conseil départemental, est sur la même longueur d’onde. « Nos gardes nature sont une vraie richesse mais nous devons également faire évoluer la maison de la réserve pour accueillir au mieux notre public », insiste-t-il.
Ce mercredi, il a annoncé qu’un projet de modernisation allait être engagé dès 2022 pour faire évoluer la scénographie, et notamment l’ouvrir aux nouvelles technologies.
Ouvrir une deuxième porte pour désengorger l'accèsReste la problématique de l’accès au site. Face au stationnement anarchique entrevu en période estivale, un arrêté a été pris pour interdire aux véhicules de se garer sur le bord de la route. « Nous allons embellir les parkings existants mais on n’a pas la capacité d’accueillir tout le monde », prévient Emmanuel Labasse.
Maxime Escot