Les sièges du futur train Paris-Clermont fabriqués près de Saint-Étienne par KTK Seats
Petite consolation pour l’industrie française. Le contrat du siècle pour l’achat de sous-marins militaires s’est envolé, mais les sièges du train à grande vitesse australien sont fabriqués dans la Loire.KTK Seats, fabricant de sièges pour les transports en commun, basé à Andrézieux-Bouthéon, près de Saint-Étienne, produit aussi les fauteuils des 28 premières rames destinées à renouveler le vieux matériel roulant sur les lignes Paris-Clermont et Paris-Limoges-Toulouse.
Ces sièges ne peuvent pas encore être dévoilés, puisque des modifications leur ont récemment été apportées. Mais leur niveau sera proche de ceux d’un TGV au niveau du confort, de l’ergonomie, des équipements (prises, tablette, éclairage), assure l’État, qui a passé la commande.
Le métro du Grand Paris, le métro de MarseilleAlors appelée Saira Seats, l’entreprise créée en 1975 était en difficultés financières quand elle a été reprise par le géant chinois du ferroviaire KTK, en 2017. Des salariés admettent avoir cru que ce rachat allait se solder par une délocalisation vers l’Asie. Mais c’est l’inverse qui s’est produit : le groupe chinois a investi massivement, agrandissant son site de production de 5.000 m² (soit 8.800 aujourd’hui) et réalisant des embauches, pour arriver aujourd’hui à 150 salariés. L’entreprise réalise 30 à 35 millions d’euros de chiffre d’affaires par an.
Le rachat par KTK a ouvert d’autres marchés : la filiale française travaille pour un fabricant coréen de rames de chemin de fer qui, justement, va fournir l’Australie. « Le marché est porteur, il est particulièrement dynamique en Europe », atteste Fang Flora Li, la dirigeante de l’entreprise. Arrivée en France il y a vingt ans pour poursuivre ses études, elle a travaillé chez Vinci, Alstom et Valeo, avant d’être recrutée, en 2017, pour relancer le site ligérien.
Depuis la reprise de KTK, le site d'Andréizeux-Bouthéon est dirigée par la Franco-chinoise Fang Flora Li.Parmi les derniers contrats signés, outre celui des rames du Paris-Clermont et les collaborations régulières avec la SNCF et Alstom, on trouve le métro du Grand Paris, l’express Charles-de-Gaulle, le métro de Marseille et le tramway de Saint-Étienne... aux sièges évidemment verts.
Laurent Bernard