"Au Printemps des Monstres" de Philippe Jaenada chez Mialet Barrault : impressionnant
Avec ses 748 pages, Au Printemps des Monstres est déjà à ce titre un ouvrage impressionnant. Le volume pourrait en décourager plus d'un. Ce serait dommage...
Philippe Jaenada y mène l'enquête, y reprend une enquête sur une affaire qui s'est produite en 1964.
Le 27 mai de cette année-là, un enfant, Luc Taron, est retrouvé mort assassiné en Région Parisienne. Un homme se dénonce, Luc Léger. Il se désigne lui-même sous le nom de l'Etrangleur. Jugé coupable, il est condamné à perpétuité.
Pour écrire ce roman documentaire, Philippe Jaenada, auteur-narrateur, a réalisé un travail de recherche qui a duré 4 ans. Il s'appuie d'ailleurs sur des travaux déjà réalisés avant lui, par Stéphane Troplain et Jean-Lui Ivani.
Il reprend tout. Il cherche, avance, analyse et... Sème le doute !
Que s'est-il passé en réalité ? La vérité sera-t-elle au bout de ce roman-documentaire de 748 pages ? A la fin de la première partie, de presque 300 pages, il semble que tout ait été dit sur cette affaire. On se demande bien en quoi les pages suivantes peuvent être utiles. Surtout, ne pas se laisser abuser. Il convient de dépasser ce qui semble finir par une "longueur". Il faut aborder la deuxième partie, qui peint une humanité et une société totalement folles sous leurs airs policés.
Cet ouvrage impressionnant par son volume, la quête obsessionnelle de l'auteur, la performance d'écriture dont il résulte, est un étrange miroir tendu au monde d'aujourd'hui.
Muriel Mingau