"Je revendique ma radicalité" : militante féministe, Caroline De Haas veut en finir avec les violences faites aux femmes
À 20 heures ce vendredi soir 24 septembre, Caroline De Haas animera une réunion #NousToutes avec le collectif Nous Toutes 63 au centre Jean-Richepin de Clermont-Ferrand et sera présente samedi 25 septembre à la librairie des Volcans pour une discussion-débat.
Comment êtes-vous devenue féministe ?
Sur le tard, vers 23 ans, membre d’un syndicat étudiant, je me suis retrouvée dans une réunion féministe. J’ai découvert qu’en comprenant les inégalités femmes-hommes cela permettait de voir le monde autrement. De nombreuses femmes sont venues spontanément me voir pour me raconter les violences subies. Vivre dans une société qui nourrit cette violence a ainsi nourri ma colère…
À dénoncer les violences en permanence, ne tombe-t-on pas dans l’excès inverse de ne voir que cela ?
En France, une femme sur deux a connu des violences sexuelles. Chaque jour, 250 sont victimes d’un viol, 1.500 d’agressions sexuelles, la réalité, elle est là. C’est massif, on doit prendre conscience de cela.
Dans votre ouvrage « En finir avec les violences sexiste et sexuelles », quelles solutions préconisez-vous ?
Il y a celles individuelles où chacun peut agir pour faire reculer ces violences en accompagnant son entourage, en étant attentif, en ne laissant pas passer les remarques sexistes. Mais le plus efficace, ce sont les politiques publiques. Le levier majeur, c’est l’éducation dès le plus jeune âge. Un peu comme on les sensibilise au code de la route.
Vous croyez donc à l’évolution de la société ?
Depuis 20 ans, on a su agir durablement sur les comportements : le tabac, les préservatifs, le tri des déchets, sur la sécurité routière. Pourquoi n’a-t-on jamais été aussi ambitieux pour limiter les violences ?
Est-ce facile de rester audible lorsque l’on tient un discours aussi clivant ?
Si vouloir en finir avec les violences est clivant, ça en dit long sur notre société. Je revendique mon désaccord et ma radicalité.
Que répondez-vous à ceux qui s’étonnent des liens entre votre militantisme féministe et les formations de lutte contre les violences sexuelles que vous vendez via votre société Egaé ?
J’ai créé ma société dans un domaine qui me tient à cœur, qui me permet d’avoir de bonnes conditions de travail sans être victime d’agression, en quoi est-ce un problème ? Je suis fière de ce que je fais et des 29 personnes que j’ai embauchées.
Carole Eon