C'est l'heure de la révolte pour le CA Brive face à Bordeaux Bègles
On ne va pas épiloguer des lustres sur les chiffres catas du CAB ces dernières semaines. Les sept défaites en huit matches, les quatre essais inscrits et la vingtaine encaissée depuis deux mois sont connus de tous.
Face à l’Union Bordeaux Bègles, Brive doit finalement oublier tout ça. Il doit aussi faire abstraction du contexte, lourd depuis la défaite à Pau. Supporters et partenaires commencent à grincer des dents face au manque de solutions pour casser la spirale négative.
La direction du club a même poussé une bonne gueulante en début de semaine dans le vestiaire pour rappeler à tous, staff et joueurs, l’urgence de la situation. Et l’impératif besoin de renouer avec la victoire.
Car oui, même s’il reste encore 13 matches de championnat, le CAB est dans l’urgence de prendre des points. Et même s’il va, dans les prochaines semaines plus recevoir qu’il ne va se déplacer, rien ne lui garantit de gagner ces rencontres. Surtout si les jauges se poursuivent.
Brive sait mieux que personne aborder ces matchesMais, paradoxalement, le tableau n’est pas tout noir pour les coéquipiers de Saïd Hirèche qui ont déjà démontré qu’ils savaient, sans doute mieux que personne, négocier ce type de matches. De ceux qui valent double, de ceux qui font pencher les saisons du bon ou du mauvais côté. Au Stadium, on s’est spécialisé dans ces opérations commandos.
« Nous allons nous servir de cette pression pour nous galvaniser sur le terrain. Chaque joueur aura des responsabilités à prendre », a expliqué Esteban Abadie en conférence de presse. La recette miracle, si tant est qu’elle existe vraiment, les Brivistes la connaissent, donc. Cet après-midi, il ne sera ainsi pas question de passes après-contact ou de grandes envolées. Du moins en début de match.
Faire comprendre à l’UBB qu’elle doit lâcher priseLa clé sera avant tout de mettre le nez là où un Bordelais ne mettrait pas le pied. De s’envoyer comme des chiens sur chaque ballon, dans chaque ruck, comme si c’était le dernier, pour ne pas laisser le moindre espoir à une UBB qui, si elle se donne vraiment les moyens de l’emporter, peut largement le faire. Les forces en présence et la dynamique plaident pour les visiteurs.
Alors les joueurs de Jeremy Davidson vont d’entrée devoir donner le tempo et faire comprendre à Christophe Urios qu’il perdrait bien trop d’énergie à tenter de batailler en Corrèze, surtout avant de basculer sur deux semaines d’une coupe d’Europe importante pour Bordeaux.
À l’inverse, Brive ne doit, lui, rien calculer et surtout, tout faire pour ne pas avoir de regrets, histoire de passer les quinze prochains jours un peu plus sereins avant de préparer la réception de Biarritz, qui reçoit demain Perpignan.
Benjamin Pommier