Spider-Man, le super-héros a sauvé les cinémas de Clermont-Ferrand
« Nous sommes ouverts, c’est déjà bien », se satisfait Jérôme Fossati, directeur du cinéma Le Paris à Clermont-Ferrand. Même écho chez les autres exploitants de la ville, après une année tronquée par une fermeture due à la pandémie, du 30 octobre 2020 au 19 mai 2021, puis à la mise en place de jauges et de couvre-feu jusqu’au 30 juin et, plus récemment, l’interdiction de consommer dans les salles.
Une baisse inférieure au niveau nationalAu Paris, la baisse est de 17 % sur la même période en 2019, sachant que cette année-là était exceptionnelle – « la deuxième meilleure année en termes de fréquentation depuis 1966 », précise le CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée). Au niveau national, elle est de 23,2 %.
Beaucoup de films« La programmation nous a aidés », ajoute Kevin Soust, directeur du Val Arena, à la différence de la première réouverture. « Il y avait tellement de films que le lundi, nous nous arrachions les cheveux pour organiser notre programmation ! ». La reprise d’Adieu les cons, de et avec Albert Dupontel, puis la sortie de Trente jours max, des Bodins en Thaïlande (plus d'1 million d’entrées en France), des Tuche 4 ont été salutaires, de même que le dernier James Bond (Mourir peut attendre), sur la durée.
Mais c’est surtout Spider-Man : no way home qui a sauvé la toile en fin d’année (et continue à bien marcher), premier du box-office avec 5 millions d’entrées en France. Au Paris, Spider-Man est suivi de Dune, Mourir peut attendre et de deux films français, Kaamelott-premier volet et Bac Nord.
« En 2019, ce n’était pas le cas, car il y avait plus de blockbusters américains. »
Pour autant, ajoute le directeur du Paris, « Matrix n’a pas rencontré son public, de même que des films comme les deux Ridley Scott, House of Gucci et Le Dernier Duel ». Idem pour West side story, de Steven Spielberg : « Ça reste bas en termes d’entrées ».
« Nous constatons une déperdition de la clientèle. »
Les Ambiances, cinéma de la rue Saint-Dominique, en centre-ville, enregistre 27.000 entrées en 2021 (« mieux qu’en 2020, avec 20.000 », et 185 jours de fermeture) mais, ajoute son directeur Jordan Laguarrigue, « nous ne sommes même pas à la moitié de 2019, où nous avions fait 63.000 entrées ». Nomadland (trois oscars), La Panthère des neiges et Titane (palme d’or à Cannes) figurent en tête.
Du soutien au Rio« Nous avons connu une affluence de soutien dès la réouverture », note pour sa part Rémi Laroëre, au Rio. « Puis, ça s’est essoufflé et l’été a été très faible. À la rentrée, nous nous en sommes plutôt bien sortis. Il y avait beaucoup de scolaires, qui avaient une demande de sorties ».
Des soirées événement, avec notamment Debout les femmes, de François Ruffin et Gilles Perret, ou encore Leur Algérie, de Lina Soualem, ont créé une vraie respiration.
« Nous avons eu un petit creux en novembre, mais décembre a été un très très bon mois. »
Au Rio, La Panthère des neiges, là aussi, a réuni en moyenne 30 à 50 spectateurs par séance ; les animations jeune public ont attiré des familles et des films comme Compartiment n° 6 et Le Diable n’existe pas ont trouvé leurs spectateurs.
Annulations des scolairesMais certains cinémas, qui travaillent avec un public scolaire (dans le cadre de l’école, le collège et le lycée au cinéma par exemple), voient de plus en plus de séances annulées par les établissements. « Certains annulent, reportent, décalent », confirme Le Rio. Aux Ambiances, « on perd énormément », note Jordan Laguarrigue qui ajoute : « Pourvu que 2022 soit une année pleine ». La première depuis 2019.
Véronique Lacoste-Metteyveronique.mettey@centrefrance.com