Clermont Foot : Rashani compte bien séduire totalement de nouveau
Voilà quatre rencontres de championnat que l’on n’a pas vu Elbasan Rashani sous le maillot clermontois, la faute à une blessure automnale, qui n’aura libéré le Kosovar que pour deux entrées en Coupe de France, à la clôture de 2021, à Nîmes, puis à l’ouverture de 2022, à Bastia.
Les retrouvailles avec la Ligue 1 sont programmées pour ce dimanche (15 heures), face à Reims. Sa blessure au coup de pied contractée jeudi à l’entraînement, ne l'a pas obligé à renoncer pour ce premier match de championnat de l'année. « C’est une petite blessure qui peut survenir chaque jour de la semaine et elle survient malheureusement deux jours avant le match. Mais je pense que j’ai le temps avant dimanche pour être prêt », assurait, ce vendredi, l’ailier clermontois en conférence de presse.
Ailier, oui, c’est lui qui le confirme dans un sourire, à l’évocation d’un éventuel remplacement poste pour poste de Mohamed Bayo, parti à la CAN : « Jouer dans l’axe, je l’ai peut-être fait 45 minutes dans ma carrière professionnelle. Mais je ferai tout ce que le coach me dira de faire. » Tout cela dit d’un ton très posé, avec élégance, par le longiligne jeune homme (1,81 m).
À l’heure de la France des plages, Rashani, né en Suède, portant les couleurs de la Norvège et du Kosovo, pays d’où sont originaires ses parents, découvrait, lui, à 28 ans, l'Hexagone et Clermont (« un très bel endroit, je ne m’attendais pas à ça ») mais surtout, début août, les pelouses de Ligue 1 à Bordeaux, pour délivrer à Mohamed Bayo, sa première passe décisive avant de déposer plusieurs adversaires le long de la ligne de touche gauche comme un surfeur californien s’offre avec classe un « tube » au cœur de la vague, et d'offrir dans le timing parfait le ballon dont Tell fera une passe décisive pour le 2-0 de Dossou.
Tube de l’étéDe fait, avec un doublé ramenant Clermont à hauteur de Lyon (3-3) pour fêter sa première titularisation dès la quatrième journée, Rashani devint vite l’un des tubes de l’été de cette Ligue 1 (4 buts, 2 passes).
Et apportait l’illustration concrète des propos élogieux de son coach Pascal Gastien à son égard, propos réitérés ce vendredi. « Bonne recrue sur beaucoup de points, une bonne personne très vite intégrée, aimée par tout le monde, qui travaille et s’investit beaucoup, très pro. »
Une confiance que le Kosovar rend bien à son entraîneur, et notamment depuis que le CF63 vogue sur des flots bien plus incertains : « N’importe quel coach dans cette situation, avec tous les blessés, tous les joueurs absents, pourrait stresser et ça nous aide vraiment de voir le coach rester aussi calme dans les temps difficiles. »
« Ces gars sont les gars les plus positifs que j’ai vus dans ma carrière »
Une passe compliquée pour le CF63. Mais aussi pour lui-même, que l’on pourrait faire débuter à la fin octobre, avec l’enchaînement club-sélections internationales. « C’est vrai. Mais je pense aussi que c’est normal. Et ce n’est pas seulement les matchs, tous les deux-trois jours, ce sont aussi tous les voyages, les réunions : vous devez tout le temps rester concentrés. Je n’en fais pas une excuse et ça n’est pas arrivé qu’à moi. Jouer pour mon pays comme pour mon club en Ligue 1, c’est beaucoup de matchs mais vous avez envie d’en être. Mais votre corps vous dit parfois de vous reposer. »
Quant au sort du CF63, Elbasan Rashani n’est pas inquiet. « La pression est là, bien sûr, le tout est de la contenir, individuellement et comme équipe. Ces gars sont les gars les plus positifs que j’ai vus dans ma carrière. Ça aide réellement comme joueur et comme personne à gérer la pression et à toujours voir le positif dans les périodes difficiles. Il est trop tôt pour dire à quelle place on terminera au classement à la fin de la saison. Il reste tant de matchs à jouer. Mais on propose toujours du contenu. Et pour cette équipe, pour ce club, et pas seulement les joueurs, c’est une aventure incroyable, on se battra jusqu’au bout. »
Jean-Philippe Béal