Sortie d'un album hommage à Jean-Jacques Goldman : « Ici, la chanson, c’est la star »
L’album hommage L’Héritage Goldman reprend des tubes et titres moins connus de Jean-Jacques Goldman en version chorale. Le producteur Erick Benzi, un ami du chanteur, explique sa démarche.
Cela fait vingt ans que Jean-Jacques Goldman s’est effacé volontairement du paysage médiatique, mais le public ne l’a pas oublié.Ses chansons sont partout, que ce soit à la radio ou sur scène, par l’intermédiaire des tribute-bands qui reprennent ses tubes à la note près. Mais l’album hommage qui sort ces jours-ci, L’Héritage Goldman, vol. 1, tente une approche différente.
Le producteur et arrangeur Erick Benzi, qui répond à nos questions, apporte une coloration gospel à ces chansons intemporelles. Le disque donne sa chance à la nouvelle génération (Marina Kaye, Lilian Renaud…) sans oublier l’ancienne (Michael Jones).
"Ses chansons sont devenues des standards, comme Yesterday des Beatles".
Quel est l’héritage laissé par Jean-Jacques Goldman ?Ses chansons sont devenues des standards, comme Yesterday des Beatles. C’est un répertoire qui dure. Sur cet album, j’ai voulu retrouver l’essence de la chanson. Mon travail est différent de celui d’un album hommage comme Génération Goldman. Je n’ai pas voulu faire de karaoké. Les arrangements sont différents des originaux et les interprètes ne sont pas là pour se mettre trop en avant. Ici, la chanson, c’est la star.
Votre album n’est pas un best-of non plus. C’est vrai. Il y a quelques tubes incontournables, on ne peut pas ne pas les faire. Mais il y a certaines chansons qui sont moins connues et que j’adore, notamment les textes. C’est le cas de Fermer les yeux, que je trouve magnifique.Pourquoi avoir choisi une coloration gospel ?J’avais envie de donner un aspect organique aux chansons, et je sais que Jean-Jacques aime beaucoup le côté chaleureux des chorales. Il y a une vraie cohérence à cet album, ce n’est pas une simple compilation.
Quels conseils avez-vous donnés aux interprètes qui ont repris ses chansons ?Je leur ai dit de respecter la mélodie. Il ne fallait pas faire de fioritures inutiles. Goldman n’est pas si simple à chanter. C’est très minutieux.
Jean-Jacques Goldman est-il au courant de votre démarche ?Bien sûr, c’est un ami. Je suis encore en contact avec lui. Je l’ai prévenu de mon projet. Il n’a pas du tout été impliqué, il m’a laissé les mains totalement libres. Mais il a écouté l’album et l’a aimé. J’avoue que ça m’aurait embêté si ça n’avait pas été le cas…Comment l’avez-vous rencontré ? J’ai commencé à travailler avec lui au moment de l’album Fredericks Goldman Jones (Ndlr : sorti en 1990). À cette époque, Jean-Jacques avait besoin d’un arrangeur pour l’épauler. J’ai rempli ce rôle. Il y avait le hip-hop et l’électro qui se développaient. Il s’est ouvert à d’autres sons. J’ai imaginé notamment la rythmique africaine de A Nos actes manqués. Au total, j’interviens sur quatre de ses disques, comme Rouge (Ndlr : 1993).
Sous quelle forme Jean-Jacqsues Goldman vous présentait-il ses chansons ?Dans des versions plutôt brutes, en guitare ou piano-voix. Mais il savait ce qu’il voulait. J’étais là comme un réservoir d’idées.Y aura-t-il un Volume II ? Oui, c’est prévu. Il devrait sortir au mois de septembre. L’ambiance sera complètement différente, puisqu’elle sera celtique. Le tempo sera plus rapide et les instruments très acoustiques. Mais il n’est pas terminé, il y a encore du boulot !
L’Héritage Goldman, 16 €. Tournée à Paris (Olympia), le 25 septembre 2022, puis dans toute la France, une prévue Clermont-Ferrand.
Rémi Bonnet