Hamlet, chef-d’œuvre de Shakespeare, joué à Yzeurespace, vendredi 21 janvier
La compagnie Émilie Valantin a recueilli des louanges après les premières représentations de son Hamlet, lors du festival mondial des théâtres de marionnettes de Charleville-Mézières, en septembre dernier.
La pièce de Shakespeare dure trois ou quatre heures. Le metteur en scène et comédien Jean Sclavis l’a resserrée autour du drame familial :Le prince du Danemark, Hamlet, est hanté par le spectre de son père, le roi.Pour le venger, il simule la folie. Dans cette version, le spectateur n’est plus accaparé par les conflits politiques.
Double manipulation
Le spectre du roi est joué par Jean Scalvis. Il est le manipulateur principal, au sens propre, de neuf personnages/marionnettes, et au sens figuré du personnage d’Hamlet, joué par une comédienne.
Et si Hamlet était en réalité une femme ?Cette version d’Hamlet reprend une idée répandue chez les spécialistes.Ce serait la raison pour laquelle sa mère Gertrude se remarie aussi vite avec le frère de son époux, Claudius, pour donner un vrai héritier mâle au royaume.
Ce serait la raison pour laquelle, Hamlet éconduit aussi facilement Ophélie et semble si proche du bel Horatio.
En version originaleLe rôle d’Hamlet est ici confié à une comédienne anglaise bilingue, Claire Harrison-Bullett. Elle joue ses monologues dans le texte original : To be or not to be ? L’anglais devient la langue de l’introspection. Les sous-titres apparaissent au plus près d’elle, en vidéo-projection.
Quand le spectre royal dénonce son frère comme étant son assassin, Hamlet perd pied avec la réalité. Il tue son oncle Claudius et son chambellan Polonius, un engrenage mortel s’enchaîne : Ophélie, fille de Polonius, se suicide. Le frère d’Ophélie, qui veut la venger, meurt en duel sous les coups d’Hamlet. Enfin, Gertrude boit le verre empoisonné que Claudius destinait à Hamlet. Tout est mal qui finit mal.
Les marionnettes sont toujours sur scène ; leur costume de dos est une cape noire. Ainsi, le spectateur ne sait jamais si les personnes ont quitté la scène ou pas. Une astuce faite pour souligner que, dans cette pièce, tout le monde espionne tout le monde.
« C’est une des pièces les plus exigeantes. Je manipule neuf marionnettes à taille humaine positionnées sur des socles à roulettes. Je leur prête ma voix et dois donc la moduler neuf fois. Je glisse mes bras dans leurs manches pour qu’elles saisissent des objets », raconte Jean Sclavis à La Montagne.L‘ambiance musicale a été composée par Rémi Deck qui a imaginé des thèmes baroques joués à la guitare.
Stéphanie Ména
Hamlet manipulé(e) par la compagnie Émilie Valantin vendredi 21 janvier à 20 h 30 à Yzeurespace.Tarifs : de 8 à 18 €. Billetterie : 04.70.48.53.80 billetterie.culture@ville-yzeure.com