Le tablier métallique du second pont de Moulins (Allier) sera posé vers le 24 février
Elles ne sont pas passées inaperçues la première semaine de janvier, lorsqu’elles ont fait leur entrée dans la ville de Moulins par convoi exceptionnel (voir notre édition du 8 janvier). Huit des dix-huit poutrelles d’acier prévues pour composer la structure portante du futur second pont de Moulins, sont arrivées sur le site de la Madeleine, sur la rive gauche de la rivière Allier. Elles ont été posées ici une à une, bout à bout par l’immense grue, afin de débuter le travail de soudure entre chaque partie et la pose d’entretoises pour solidifier l’ensemble :
« Il y a environ trois semaines de travail pour souder l’ensemble des huit poutrelles »
Cette première partie métallique, actuellement assemblée à la gare aux Bateaux à la Madeleine, est longue de 120 mètres et comprend huit poutrelles (quatre de chaque côté) et pèse entre 400 et 500 tonnes.Et il faut dire que l’ensemble métallique en impose dans le quartier de la Madeleine sur le site de la gare aux bateaux. Posées sur des cales, elles mesurent chacune 2,5 m de haut et 32 mètres de long. L’écartement entre les deux structures est d’environ 7 mètres de longueur. Les huit poutrelles du groupe Baudin Chateauneuf, ainsi soudées, forment une structure pesant entre 400 et 500 tonnes.
Les soudeurs s’activent à la tâche depuis lundi dernier dans des cabines conçues à cet effet pour réaliser les liaisons dans des conditions optimales. Une fois que ce travail sera terminé, la première couche primaire de peinture sera appliquée : « Nous aurions pu les peindre totalement, souligne Laurent Boutet, mais nous ne pouvons pas en raison des températures beaucoup trop basses actuellement. Il faudra attendre des journées plus chaudes ».Les piles, côté rive droite de la rivière, sont désormais terminées. C'est sur elles que viendra reposer le premier tablier métallique actuellement en cours d'assemblage.
Quand toutes ces opérations de préparation seront prêtes, arrivera le grand moment de ce chantier d’envergure et titanesque : faire glisser la structure métallique sur la première culée, puis successivement sur la première pile et la seconde pile enjambant la rivière Allier.
Un treuil pour déplacer ce monstre d'aciercentimètre par centimètrePour déplacer ce monstre d’acier, les équipes de Bouygues TP vont utiliser un treuil avec un système de renvoi avec des poulies.« Cette manœuvre sera la plus spectaculaire puisque la structure métallique va doucement se déplacer au-dessus de l’Allier ». L’ensemble des poutrelles solidaires vont être posées sur des cales dont le sommet sera composé de téflon pour faciliter la glisse et le mouvement. Cette opération capitale devrait avoir lieu vers le 24 février et va permettre à la structure métallique de franchir l’Allier dans un premier temps, puis, dans un second, d’aller terminer sa course sur les petites piles construite à côté de la piscine sur l’autre rive :Posées sur des cales, les poutrelles sont actuellement soudées entre elles avant de poser une couche primaire de peinture.
« Bien évidemment cela prendra un peu de temps puisque le glissement s’opère de quelques centimètres par minute. Il faudra entre un à deux jours pour voir ce premier tronçon passer de la Madeleine jusqu’à l’entrée du cours de Bercy ». Une fois les poutrelles installées sur leurs piles du côté de la rive droite (côté ville), d’autres convois exceptionnels apporteront de nouvelles poutres et le processus d’installation sera le même. Trois opérations de ce genre sont prévues. Et la dernière ne sera pas la moindre puisqu’elle pèsera à elle seule 1.300 tonnes !Dès le 24 février, si tout se passe bien, le tablier métallique glissera de plusieurs centimètres par minute pour passer au dessus de la rivière Allier.
Pourquoi les piles ne sont pas alignées ?Certains Moulinois se sont émus de constater que les piles du second pont n’étaient pas alignées.« C’est normal, explique Laurent Boutet.Le pont aura en effet une légère courbure (le rayon est de 2 km). C’est tout simplement pour faciliter le raccordement entre les deux rives ».
Alexandre Chatenet