Comment les jeunes s’amusaient à l’époque
Chénérailles. Histoire d’en rire . Cela se passait au début des années 1960. Cette année-là « Le Rock’n’roll venait d’ouvrir ses ailes » et Bébel éclatait à l’écran dans un film de Godard. La jeunesse chénéraillaise accueillait chaque été copains et copines venus en l’occurrence de la région parisienne ; l’occasion de se tenir dans le vent.
Des pétards dans les vitres de la mairieUn soir d’assemblée générale du comité des fêtes en présence du maire Alcide Sarre, la réunion fut interrompue par des jets de pétards et fusées arrivant dans les vitres de la mairie. Surpris, le maire au chapeau de feutre s’écria : « Messieurs, si l’on nous attaque, il y aura des sanctions ! »
Ce fut à l’issue de l’assemblée que tout ce petit monde se retrouva barricadé derrière les grilles du portail de la mairie, ficelées à l’aide de chambres à air et vieux pneus de vélo. Le maire ordonna à l’incontournable « Fafa » d’intervenir.
Plus drôle, une fois dans la rue, le spectacle continuait, alimenté par une jeunesse non en manque d’esprit.
Des sous-vêtements « récupérés » et étendus sur les panneauxLes panneaux de signalisation étaient coiffés de sous-vêtements de différentes tailles, récupérés sur les fils à linge des jardins. Sur la terrasse des toilettes publiques, tous les pots de fleurs du voisinage avaient été rassemblés. Enfin, sur la porte de la gendarmerie, un panneau indiquait très lisiblement : « à vendre ».
Face à ce bouleversement, le premier magistrat porta une plainte qui dut se traduire sur le bon ton. En effet, qui ne pourrait se retenir lorsque l’un des hôteliers membre du comité des fêtes s’exclama en voyant une immense culotte juchée non loin de la maison Decosse : « C’est sûrement celle de ma belle-mère ! ».
Tout aussi drôles furent les échanges lorsque la population surprise, vint au lendemain récupérer ses biens : slips, caleçons, soutiens-gorge, chemises de nuit et pots de fleurs malicieusement mélangés. Ainsi s’exprimait la vie de la cité lors des vacances d’été ; en d’autres termes sans dégradation, « ni haine, ni violence » ; juste pour s’amuser.