Clémentine Ballot, une peintre affirmée
C’est à travers les peintres de la vallée de la Creuse que le voyage commence, et parmi eux, une femme méconnue qui sera à l’affiche en 2022 du Centre d’interprétation du patrimoine de Crozant (Hôtel Lépinat) : Clémentine Ballot.
L’œuvre du peintreClémentine Ballot est née Alphonsine Marie Antoinette Clémentine Leroi le 20 décembre 1891, à Paris, et elle décédera à Paris en 1964 ; entre-temps, elle réside en vallée de la Creuse pour y exercer son travail artistique de peintre. Encore peu connues aujourd’hui, les œuvres de Clémentine Ballot sont malgré tout appréciées.
L’œuvre de l’artiste peintre s’inscrit dans le courant impressionniste du début du XXe siècle. Clémentine Ballot est autodidacte et avant tout peintre du paysage. Elle fréquente et apprend auprès de Léon Detroy à Gargilesse dans les années 1900, puis Armand Guillaumin vers 1912. Sa peinture est douce et colorée, et exprime une particulière sensibilité à la lumière, traduisant l’atmosphère du lieu. La chaleur douce des paysages d’été est parfaitement rendue dans ses toiles. « Sensible à la lumière, à la couleur, on sent à travers ses peintures qu’elle a su observer et en tirer un juste ton ». Elle fréquente la vallée de la Creuse, la Bretagne, le Lot, la Dordogne, les Baléares et aussi le Midi de la France, comme de nombreux artistes de l’époque. Discrète, c’est une artiste-peintre investie dans sa recherche picturale qui s’est entourée et a rencontré lors de ses séjours dans la Creuse Eugène Alluaud, Anders Austerling, Alfred Smith, Francis Picabia, notamment.
Comme de nombreuses artistes femmes de l’époque, elle est méconnue et son éducation artistique peu retracée jusqu’à sa rencontre avec Armand Guillaumin. C’est auprès de ce dernier qu’elle développe sa technique.
L’une de ses toiles, Aurore, vallée de la Creuse , reprend le paysage des ruines de Crozant à la manière des toiles de Guillaumin sur ce même motif.
Elle expose au Salon de la société nationale des Beaux-Arts en 1910Certains écrits notent la similitude dans le traitement du motif jusqu’à exprimer qu’elle est « la version féminine du paysage creusois d’Armand Guillaumin », commentaire masculin peu élogieux sur le travail de cette femme-peintre. L’approche révèle ainsi le manque de reconnaissance des productions des artistes femmes de l’époque.
Clémentine Ballot souhaite être reconnue en tant que femme peintre et expose pour la première fois au Salon de la société nationale des Beaux-Arts en 1910 où elle deviendra sociétaire membre de l’Union des femmes peintres et sculpteurs.
En 1923, elle expose ses œuvres à la galerie Georges Petit, en 1936 à la galerie Bernheim Jeune. En 1937, elle participe à l’exposition internationale des arts et des techniques appliquées à la vie moderne où elle présente son tableau Le vieux Malaucène peint dans le Vaucluse.
En 1966, deux ans après sa mort, le Lincoln Association Art Centre lui offre une exposition posthume. Au final, elle est présentée dans les plus grandes galeries de Paris à l’époque et est confirmée par des commandes officielles. Aujourd’hui, ses œuvres font partie de collections privées et publiques comme le Musée national d’Art moderne du Centre Georges Pompidou à Paris, le Musée des Beaux-Arts de Limoges, différents ministères ou institutions publiques.