Le second roman de Max Eyrolle, natif de Port-Dieu, en Corrèze, est publié
Max Eyrolle, natif de Port-Dieu, village noyé sous les eaux du barrage de Bort-les-Orgues, est un homme aux multiples talents et un touche-à-tout de la culture.Écrivain, peintre, metteur en scène, directeur du théâtre Expression 7 qu'il a fondé à Limoges en 1977, Max Eyrolle signe De lune, d’eau et d’orties, son second roman, qui vient de paraître aux éditions Lucien Souny. Une histoire à l’étoffe cousue de mille petits riens.
Un enfant pas tout à fait comme les autresQui est cet enfant qui nait, pas tout à fait comme les autres, qui souffre et qui se bat, jeté dans la grande ménagerie de la vie, « à mi-chemin entre la mort et les poussières d’étoiles », avec une girafe pour boussole ? Enfant terrible, trop fragile, démesurément choyé, manipulateur et malicieux, qui se rêve Gary Cooper ou Gitan, amuse le lecteur et le déroute en jouant avec le réel.
Un artiste aux multiples facettes.
Miraculé de Port-DieuLe petit miraculé de Port-Dieu offre des truites aux gens de passage, se construit une cabane et veille sur les mésanges. C'est le canevas de son enfance, maille après maille, qu'il déroule avec soin. Il y a l’espoir d’une vie faite de mille petits riens qui vont du vol des oiseaux à la lenteur magnifique des escargots de pierre.
Un village noyé sous les eaux« Je ne pourrai jamais me rendre sur les lieux de ma naissance, puisque cet endroit n’existe plus. Le village où je suis né a été inondé quand j’avais trois ans ». Ce bourg inondé s’appelle Port-Dieu. Englouti par le barrage de Bort, il constitue l’inaccessible port d’attache de Max Eyrolle. Son Atlantide à lui.
Un paradis perduUn paradis perdu qui hante son imaginaire et nourrit son travail d’artiste. « Mes parents étaient instituteurs. Nous avons déménagé plusieurs fois car nous suivions la construction des barrages en Corrèze : Bort-les-Orgues, Argentat, Saint-Cirgues-la-Loutre. En classe, il y avait tous les gamins des ouvriers. Ma mère enseignait à des classes de 80 élèves. Elle les rangeait par nationalité ».
« J’en garde un souvenir merveilleux. Ce melting-pot culturel m’a offert une très grande ouverture d’esprit ».
Un jeune homme rêveurUn métissage qui a peut-être fait naître son goût du voyage, son envie de connaître d’autres horizons, « mais j’étais tellement bien dans le mien que je ne bougeais pas », s’amuse-t-il. Max demeure un jeune homme rêveur qui aime écrire, notamment des petits poèmes. À 24 ans, il publie Soleil de contrebande qui obtient le 1er Prix Charles Cros.
Il avoue n’avoir aucune notion du temps. « Vers 10 ans, j’étais déjà mélancolique et désespéré. Beaudelaire était mon livre de chevet. Aujourd’hui, je suis un dépressif notoire », reconnaît-il.