Un homme condamné à Clermont-Ferrand à un an et cinq mois de prison ferme : "Il a semé la terreur au CHU"
L’habituel coup de feu, aux urgences du CHU Gabriel-Montpied, à Clermont-Ferrand, le 19 décembre, a été aussi un coup dur lorsqu’un patient, amené par les pompiers, a franchi la porte du service.
Il se taillade le brasSon bras était ensanglanté. Blessure qu’il s’était infligée avec un couteau à pain pour « prouver son amour » à sa compagne. Le jeune homme jugé, vendredi 14 janvier, en renvoi de comparution immédiate, n’a pas été tendre avec l’infirmière puis avec les deux médecins venues au secours de leur collègue. Exigeant d’être soigné avant les autres, insultant et menaçant le personnel, il s’était aussi montré violent.
"Frousse terrible"« Les professionnels de santé ont eu une frousse terrible », témoigne leur avocate, Me Libert. « Il a semé la terreur au CHU. »
« Qu’avez-vous à dire sur tout ça?? » lui demande le président. « Rien, », rétorque le prévenu. En défense, Me Vaillant, vient à sa rescousse : « Vous comprenez la peur du personnel?? » Il explique qu’il était ivre, sous l’influence aussi de cocaïne et d’héroïne avant de s’excuser « sincèrement ». « Je suis malade des nerfs, poursuit-il. Ce n’est pas la prison qui me faut pour me soigner. »
En 2014, appuie Me Vaillant, il a séjourné un mois à l’hôpital psychiatrique Sainte-Marie. « Dans ce dossier, on est à la limite du pénal et du médical. Cela doit être pris en compte dans la peine. »
Casier judiciaireCe n’est pas la première fois que Jérémy Helfrid passe dans les radars de la justice. À 26 ans, son casier judiciaire compte vingt-deux mentions : « Il n’a pas mis à profit le sursis probatoire pour se soigner », note la procureure. « Je ne vois pas d’autre option pour protéger la société et les soignants qu’une peine d’emprisonnement. »
Il écope d’un an et cinq mois de prison ferme (avec maintien en détention). Il lui est interdit d’aller à Clermont, donc au CHU, pendant cinq ans. Il est aussi condamné pour avoir outragé la policière de l’équipage appelé à l’aide, ce jour-là, par le CHU.
Leïla Aberkane