Réception de Sale, ce dimanche devant 5.000 spectateurs : l'ASM Clermont en mode eurosceptique
«C’est une fumisterie ! ». La formule choc, signée de l’ancien troisième ligne international Imanol Harinordoquy, est aussi brutale que révélatrice de la légitimité actuelle de la Champions Cup. Épreuve qui a perdu de son sens, de sa crédibilité aussi sous l’effet du poison Covid qui aura tout bouleversé, poussé aussi les instances européennes à prendre des mesures pour le moins contestables.
Et s’il n’y avait qu’un exemple à mettre en exergue de cette nouvelle édition tourmentée, celui de la situation du club de Bristol est pour le moins révélateur : les Anglais occupent la 4e place de la poule B avec 7 points… sans avoir joué le moindre match sur les deux premières journées.
« Cette année, c’est beaucoup moins motivant »Bristol, sans se salir ni se blesser, a engrangé cinq points sur tapis vert face à Llanelli frappé par le Covid et deux du match nul offert aux clubs n’ayant pu s’affronter en décembre au nom des déplacements interdits entre le Royaume-Uni et la France.
ASM : une motivation à trouver
Côté clermontois, après un échec à la maison face à l’Ulster (23-29) et un nul obtenu dans les bureaux contre Sale, la venue aujourd’hui de ces mêmes Anglais est un passage obligé pour espérer être au rendez-vous du printemps.
Rappelons que les huit premiers clubs classés dans les deux poules de 12 seront qualifiés pour les 8es de finale (joués sur matchs aller et retour).
Mais à Clermont, l’Europe n’agit plus semble-t-il dans les esprits, comme à la belle époque des joutes épiques face aux cadors de l’épreuve. Et quand on lui a demandé cette semaine si tous les imbroglios de cette édition jouaient (ou pas) sur la motivation pour préparer ce match face à Sale, Camille Lopez n’y est pas allé par quatre chemins.
« Je ne vais pas vous mentir. A quoi ça rime ? Je suis arrivé ici à Clermont il y a huit ans et j’ai tout de suite perçu la grosse culture européenne du club. J’ai même été choqué (sic) par ça. Limite, c’était plus important que le Top 14. Aujourd’hui, je ne vais pas cacher que la Coupe d’Europe, telle qu’elle est cette année, c’est beaucoup moins motivant ».
Régler les détails… qui n’en sont peut-être pas
C’est peut-être un détail pour vous, pour Clermont ça veut dire beaucoup. Ah, ces fameux détails qui font dérailler l’équipe de Jono Gibbes encore trop souvent cette saison, au Racing dernièrement.
Là aussi, même s’il évoque pudiquement ces « détails », Camille Lopez ne manie pas la langue de bois.
Notre pire ennemi, c’est nous, on l’a encore vu au Racing. On fait de bonnes choses et à côté, on fait des cadeaux incroyables.
« Vous me demandez ce que je pense de cette équipe de Sale, je vous répondrai que le plus important est l’énorme travail à faire sur notre jeu. Notre pire ennemi, c’est nous, on l’a encore vu au Racing. On fait de bonnes choses et à côté, on fait des cadeaux incroyables. Alors concentrons-nous sur ces détails qui n’ont pas fonctionné ».
Qu’ils soient techniques, tactiques ou simplement psychologiques, ces petits riens font parfois les grandes défaites. Un nouveau revers ce dimanche soir en clôture de la journée et Clermont restera englué en fond de tableau.
A une semaine de se rendre en Ulster, à Belfast où ils n’ont jamais gagné, les Clermontois pourraient alors ne plus avoir l’Europe en réelle préoccupation. Déjà que…
Christophe Buron